Souhaid, Chidiac et Jouzo critiquent les propos du patriarche

Le coordinateur du secrétariat général du 14 Mars Fares Souhaid a critiqué les déclarations du patriarche maronite Béchara el-Raï sur la Syrie en affirmant que « ces positions ne respectent pas la tradition de l’église maronite » et que l’on s’attend à de telles positions de la part de « ceux qui tournent dans l’orbite syrien au Liban mais pas du patriarcat maronite ». M. Souhaid a également critiqué les déclarations du patriarche sur les armes du Hezbollah en disant : « lier la présence des armes du Hezbollah à une série d’excuses est une théorie que les Libanais ont déjà entendu de la bouche du sayyed Hassan Nasrallah, de Michel Aoun et de Sleiman Frangieh mais pas une fois de l’église maronite ». « Les chrétiens n’ont pas intérêt à être avec la liberté et la démocratie au Liban et contre celles-ci en Syrie », a ajouté M. Souhaid lors d’une intervention sur la télévision « mtv ».

La journaliste May Chidiac a elle aussi critiqué les propos du patriarche en affirmant qu’ « il y a un groupe de personnes qui essaye de convaincre les gens que si un système totalitaire va tomber alors il sera remplacé par l’extrémisme musulman et les frères musulmans et que les droits des minorités dont les chrétiens seront bafoués ». Dans une intervention sur la télévision « al-Jadeed », Mme Chidiac a précisé que « les chrétiens peuvent faire face à tout grâce à leur croyance en la liberté et les principes dans lesquels ils ont toujours cru (…), et non pas en se renfermant et en protégeant les régimes en place ». Elle a également affirmé à l’intention du patriarche : « la dignité des chrétiens n’est pas dans la peur de l’autre et les problèmes ne peuvent être résolus de cette manière ».

Quant au mufti du Mont-Liban, le cheikh Mohammad Ali Jouzo, il s’est dit surpris que le patriarche « ait défendu le régime en Syrie, qui a tué de nombreux leaders chrétiens ». « Le patriarche el-Raï est mon ami et je considère que c’est un homme éduqué et c’est pour cela qu’il aurait du éviter de telles positions et les mots positifs envers ce régime meurtrier et sanglant. Il est hors de question de donner des délais à un meurtrier et un dictateur », a-t-il déclaré à la télévision « al-Jadeed ». « Comment lui donner plus de délai alors qu’il a gouverné pendant plus de cinquante ans avec son père ? », a-t-il ajouté.