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À La Une - L'Orient Littéraire

Yves Bonnefoy, le devoir de rêve et d’espoir

Yves Bonnefoy est une figure fondamentale de la poésie contemporaine. D’une persévérance exigeante, vibrante et fraîche, sa poésie quête le réel et incite au rêve. Elle apprivoise l’invisible et l’éphémère et sait déceler en tout la trace de l’espérance.

Le poète Yves Bonnefoy qui est devenu est une figure fondamentale de la poésie contemporaine.

Yves Bonnefoy est né à Tours aux premiers souffles de l’été 1923. Depuis, il n’a cessé de rêver, réfléchir, éprouver, travailler. Il fait ses études à Tours puis à Poitiers et à Paris où il s’installe en 1944. S’éloignant progressivement des mathématiques, il rencontre la philosophie et l’histoire de l’art puis se dédie pleinement à la poésie. En 1981, il est nommé à la chaire d’Études comparées de la fonction poétique au Collège de France où il enseigne jusqu’en 1993. Il a été fait docteur honoris causa par l’université de Neuchâtel, l’American College à Paris, l’université de Chicago, le Trinity College de Dublin, les universités d’Édimbourg, de Rome, d’Oxford et de Sienne. Son œuvre a été saluée par de nombreux prix parmi lesquels le prix Montaigne (1978), le grand prix de Poésie de l’Académie française (1981), le grand prix de la Société des gens de lettres (1987), le grand prix national de Poésie (1993) et le prix Kafka (2007).

Poète, critique, essayiste (philosophie, histoire, arts) et traducteur – de Shakespeare, Yeats, Keats, Leopardi, Pétrarque –, son œuvre, traduite dans plus de trente langues, étonne par sa prolificité, sa structure complexe et souple, grave et souriante, sa pensée généreuse. Bonnefoy pose que « l’œuvre doit entièrement se cristalliser autour d’un seul ouvrage, mais l’écriture peut se parcelliser sans se défaire ». La présence vivace empreinte de simplicité, le regard serein, le poète ne fait pas les choses à moitié. Il prend le temps et la place qu’il faut pour aller à la rencontre d’une question et entreprendre en guise de réponse une traversée mettant le cap sur des clartés nouvelles. Il partage avec L’Orient Littéraire ses réflexions sur le lieu et le temps, le rêve et le poème, sans jamais se détourner ni des empreintes passées ni de la réalité du monde présent. Son énergie féconde porte la rigueur du travail poétique et la sagesse de l’expérience plutôt que lassitude ou désillusion. Et cette sagesse nous montre que le rayonnement de la poésie, tout comme la liberté ou la lucidité, ne se donne pas plus qu’il ne s’use, mais se quête et s’invente et éclaire.

 

Yves Bonnefoy, nombre de critiques situent votre poésie en référence au lieu. Ne serait-ce pas la temporalité qui fait le rythme du lieu dans votre écriture ?

Le fond du problème, c’est que, dans la profondeur de l’être au monde, le temps et le lieu ne font qu’un. Le temps, comme il avance dans notre vie, et le lieu, cet endroit du monde où nous nous tenons, ne sont que les deux grands aspects de notre appréhension de nous-mêmes, celle dont nous sommes capables si nous ne cherchons pas à oublier, comme si souvent, notre finitude. En fait, ils n’ont été séparés, dans la réflexion des philosophes sur l’existence, que pour que nous puissions nous abandonner à cet oubli. À chaque fois que le temps n’est plus que la mesure que nous appliquons aux phénomènes de la nature, et à chaque fois que l’expérience du lieu, le mien ou celui des autres personnes, se dissipe au sein d’une pensée de l’espace – l’espace à trois dimensions, géométrique, celui où l’on rencontre des choses, où l’on découvre des lois –, nous cessons d’être pleinement présents à nous-mêmes : et donc pleinement présents aux autres. Mais c’est précisément cela que la poésie refuse d’accepter.

Et comme ce glissement de l’expérience vécue dans la généralité, c’est évidemment ce que favorise notre parole ordinaire, il est naturel que le souci poétique s’attache aux mots, et s’efforce de substituer sa mémoire du temps et du lieu à la généralité des concepts. C’est pourquoi, chère Ritta Baddoura, lieu et temps sont associés l’un à l’autre dans ma propre recherche en poésie, et vous avez raison de le souligner. Et comment peuvent-ils être ainsi présents dans ce que j’écris – dans ce que je tente de comprendre – sinon avec pour chacun d’eux leur propre mode d’être et de se manifester, qui dans le cas du temps, de la temporalité, est un rythme ?

 

Pour lire l'intégralité de l'article, cliquer sur le lien : l'Orient Littéraire.

 

Yves Bonnefoy est né à Tours aux premiers souffles de l’été 1923. Depuis, il n’a cessé de rêver, réfléchir, éprouver, travailler. Il fait ses études à Tours puis à Poitiers et à Paris où il s’installe en 1944. S’éloignant progressivement des mathématiques, il rencontre la philosophie et l’histoire de l’art puis se dédie pleinement à la poésie. En 1981, il est nommé...

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