Pretoria hésite à accorder un visa au Dalaï lama pour les 80 ans de Mgr Tutu

Les autorités sud-africaines sont peu pressées de délivrer un visa au Dalaï lama, invité en octobre à la fête d'anniversaire de Desmond Tutu, comme lui prix Nobel de la paix, a rapporté dimanche le Sunday Independent. « J'ai invité Sa Sainteté le Dalaï lama pour assister à la fête à l'occasion de mon 80e anniversaire au Cap », le 7 octobre, a indiqué Mgr Tutu au journal. « Je suis ravi que Sa Sainteté ait accepté l'invitation. J'ai bon espoir que notre gouvernement facilite l'obtention des documents nécessaires », a ajouté le prix Nobel de la paix sud-africain.

Selon le journal qui cite des « sources diplomatiques », le chef spirituel du bouddhisme tibétain, qui vit en exil en Inde, a demandé un visa à la Haute-Commission (ambassade) sud-africaine à New Delhi en juin, mais celle-ci dit qu'elle n'a pas reçu de demande. Des représentants du leader tibétain vont en conséquence refaire une demande lundi, ajoute le Sunday Independent. Cette demande envoyée, « New Delhi alertera Pretoria et sa demande de visa sera prise en considération », a indiqué Ronnie Mamoepa, porte-parole du ministère de l'Intérieur sud-africain, ajoutant que « la demande de visa sera examinée selon ses mérites, selon les procédures normales ». Le gouvernement sud-africain, très proche de la Chine, ne commentait pas l'information dimanche.

En mars 2009, l'Afrique du Sud avait refusé de délivrer un visa au Dalaï lama, invité à une conférence sur la paix et le football, afin de ne pas froisser la Chine. La rencontre, à laquelle plusieurs autres prix Nobel de la paix étaient invités, avait ensuite été annulée après l'annonce de son boycott par les Nobel sud-africains Frederik de Klerk et Desmond Tutu. Deux mois plus tard, la ministre sud-africaine des Affaires étrangères Maite Nkoana-Mashabane, qui venait d'entrer en fonction, avait déclaré que le Dalaï lama était « libre, comme n'importe quel citoyen de la planète » de venir en Afrique du Sud.

Le chef spirituel des Tibétains, qui a quitté son pays en 1959, assure qu'il ne réclame pour le Tibet qu'une autonomie réelle. Mais Pékin accuse le Dalaï lama de rechercher l'indépendance et la diplomatie chinoise s'oppose activement à toutes ses visites à l'étranger.