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À La Une - Nigéria

Attentat contre le siège de l'ONU à Abuja, 18 tués

La secte islamiste Boko Haram revendique l'attaque.

Des secouristes évacuent une victime. Henry Chukwuendo/

Un attentat kamikaze vendredi au siège des Nations unies à Abuja a fait au moins dix-huit morts et huit blessés et a largement endommagé le bâtiment, a indiqué la police dans la capitale du Nigeria.

"Un homme au volant d'une Honda a forcé son passage à travers les barrières et a percuté le bâtiment. Une bombe a alors explosé", a raconté un agent de sécurité sur place. "Cela ressemble à un attentat suicide", a ajouté l’homme qui a gardé l’anonymat. "C'était une Honda Accord, le kamikaze est mort sur le coup", a précisé le responsable de la police dans la capitale fédérale du Nigeria, Mike Zuokumor.

Une employée des Nations unies a affirmé que beaucoup de personnes étaient prises au piège à l'intérieur du bâtiment de plusieurs étages. Une partie de la façade de l'immeuble semblait ravagée selon des images montrées à la télévision. "Je ne sais pas ce qui se passe. Beaucoup de gens sont toujours enfermés en haut, nous avons besoin d'une grue pour les faire descendre", a indiqué cette employée ayant requis l'anonymat. L'explosion a été causée par une bombe, a déclaré à l'AFP un porte-parole de l'ONU à Genève. "On a parlé avec notre collègue de Lagos, qui a confirmé qu'il s'agissait d'une bombe qui a causé l'explosion. On n'a pas plus d'informations", a-t-il affirmé.

Un homme affirmant être un porte-parole de la secte islamiste Boko Haram a indiqué à l'AFP qu'elle avait perpétré l'attentat. "Nous avons lancé l'attaque avec une précision absolue. L'attaque a été minutieusement préparée et exécutée. Nous avons dit à plusieurs reprises que l'ONU est l'une de nos principales cibles", a affirmé par téléphone cet homme disant s'appeler Abu Darda, des propos qui ne pouvaient être vérifiés de source indépendante.

Le siège de la police nationale à Abuja avait été la cible en juin d'un attentat à la bombe ayant fait deux morts, revendiqué Boko Haram.

Attisant les tensions religieuses et ethniques entre chrétiens et musulmans dans le nord du pays, Boko Haram veut instaurer un Etat islamique au Nigeria. La secte a jusqu'à présent mené la plupart de ses attaques dans le nord-est du Nigeria, s'en prenant le plus souvent à la police et à l'armée. Boko Haram a aussi été accusé de l'assassinat de responsables politiques et de dignitaires religieux. Une série d'indices fait craindre à des experts l'existence de liens entre la secte et des groupes extérieurs, notamment la branche maghrébine d'Al-Qaïda.

Le siège de l'ONU à Abuja abrite plusieurs agences onusiennes opérant au Nigeria, parmi lesquelles l'Unicef, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). La sécurité autour du QG de l'ONU était en temps normal élevée, avait constaté une correspondante de l'AFP lors d'une récente visite. Les véhicules n'appartenant pas aux Nations unies n'étaient généralement pas autorisés à s'approcher de l'entrée et le bâtiment lui-même est en retrait, à des dizaines de mètres de la route.

A New York, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a condamné cet attentat "abominable" et a dit s'attendre à des pertes "considérables". "C'est une agression contre ceux qui ont mis leur vie au service des autres", a-t-il dit à des journalistes. M. Ban, qui avait visité il y a deux mois ces bureaux à Abuja, a expliqué que du personnel de 26 agences de l'ONU se trouvait sur place lors de l'explosion. Il a immédiatement dépêché sur place la secrétaire-générale adjointe de l'ONU Asha-Rose Migiro et le responsable de l'ONU pour la sécurité Gregory Starr.
Le chef de l'Etat nigérian Goodluck Jonathan a également condamné l'attaque "barbare, dépourvue de sens et lâche" et assuré que tous les efforts seraient déployés pour "traduire les auteurs devant la justice", selon un communiqué.

Le président américain Barack Obama a  de son côté "fermement" condamné l'attentat "horrible et lâche". Cet attentat illustre la "faillite de l'idéologie qui a conduit à cet acte de haine", a-t-il ajouté dans un communiqué.

Son homologue français a condamné avec "la plus extrême fermeté l'attentat", le qualifiant de "crime odieux", dans un communiqué diffusé par l'Elysée.

L'Union européenne et Londres ont également condamné l'attaque.

Un attentat kamikaze vendredi au siège des Nations unies à Abuja a fait au moins dix-huit morts et huit blessés et a largement endommagé le bâtiment, a indiqué la police dans la capitale du Nigeria.
"Un homme au volant d'une Honda a forcé son passage à travers les barrières et a percuté le bâtiment. Une bombe a alors explosé", a raconté un agent de sécurité sur place. "Cela...
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