Amine Boulos, le joker !

« Je fais ce que j’ai envie de faire ! » déclare d’emblée Amine Boulos pour résumer à la fois ses choix professionnels et personnels. Cette liberté de ton et de conduite, qui s’accompagne d’une élégance naturelle, a toujours été son leitmotiv et son signe distinctif.
Car il est bien difficile de l’enfermer dans un seul métier, une case déterminée, sinon celle du beau. Dans un jeu de cartes, il se présenterait comme un joker. Mais il pourrait tout aussi bien être le valet de cœur, pour sa grande générosité, ou l’as, pour ses talents. Joker surtout car dans ses nombreux métiers, styliste, « metteur en scène d’évènements », étalagiste décorateur et aujourd’hui directeur artistique de l’hôtel InterContinental Phoenicia, il est un chef d’orchestre qui mène la cadence. Discrètement, mais avec une grande maîtrise, il a signé de nombreuses réalisations qui portent sa griffe sobre, légère et poétique. « Tout mon parcours m’a amené à m’occuper de choses ambivalentes et variées », souligne-t-il.
Ce parcours dans lequel il a aimé se perdre, empruntant des chemins de traverse au hasard de la vie, a démarré par des études de stylisme à Paris et une immersion dans l’histoire du costume au musée du Louvre et autres histoires de l’art à Beaubourg. La mode, dans son vocabulaire professionnel, consiste à dessiner des lignes de prêt-à-porter, des robes de mariée. Habiller des vitrines de vêtements ou d’articles de maison et superviser des séances photo dans des revues de mode. Conseiller artistique dans certaines galeries d’art, Boulos a également participé à de nombreux projets de films publicitaires dans de grandes agences locales. Sa personnalité, sa curiosité, son sens extrême du détail et de la beauté l’ont conduit là. « Je n’ai pas fait de la mode pure et dure, mais j’ai réussi ce que j’ai touché et j’en ressens une certaine fierté. Je suis un autodidacte dans un grand nombre de ces
domaines. »

Liberté sacrée
Sociable et solitaire, heureux de travailler seul ou de mener une équipe, Amine Boulos est un homme de contact, qui disparaît aussitôt que l’espace lui semble trop étroit. Il retrouve alors ses collages, qu’il soigne et expose depuis 1991. Parfaite expression de ses envies, ce travail précis de découpage et de collage, et ces compositions abouties qui racontent des histoires n’ont rien d’improvisé.
Puis, imprégné de ces silences, il redémarre impatient de retrouver ses activités quotidiennes. De Chypre où, depuis 8 ans, il est en charge des vitrines d’une grande chaîne de boutiques d’art de la table et objets décoratifs, à Beyrouth, il guette avec bonheur la moindre idée, la moindre inspiration. Et surveille le moindre détail, horrifié par les maladresses et les désespérantes « erreurs de goût » qu’il balaie d’un simple regard.
Son poste de directeur artistique de ce grand hôtel libanais lui donne la liberté et le loisir de s’épanouir sur tous les plans. « On m’a nommé chef d’un département qui n’existait pas ! Ce poste réunit toutes mes compétences. » Du choix des uniformes aux fleurs, en passant par les évènements à créer, Amine Boulos est donc chargé de parer l’établissement de ses plus beaux atours. En préparation, un évènement grandiose prévu pour le 16 septembre, afin de célébrer, durant cinq jours, les 50 ans de l’hôtel et la ville de Beyrouth. Il pourra y mettre tous ses délires et surtout les faire partager au plus grand nombre de personnes.
« Je n’ai plus envie de faire des compromis, avoue-t-il la barbe poivre et sel et le sourire mûri. Je suis un passionné de mon travail, un fou esthète. » Certainement heureux de l’être...