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Culture - Rencontre

Marco Augusto Dueñas, l’art comme expression du sacré

En février, le pape Benoît XVI inaugurait au Vatican la statue de saint Maron réalisée par le sculpteur espagnol Marco Augusto Dueñas. Une belle œuvre pour laquelle le président Michel Sleiman a remis à l’artiste, de passage la semaine dernière à Beyrouth, la médaille de la Présidence.

Marco Augusto Dueñas au travail.

En marbre de Carrare, haute de plus de cinq mètres, la statue de saint Maron qui occupe depuis le 23 février 2011 l’une des niches extérieures de la basilique Saint-Pierre est, selon le cardinal Bertone, « parmi les plus belles du Vatican ». Elle a été offerte, rappelons-le, par la famille de feu Antoine Choueiri.
Installée à quelques dizaines de mètres de la tombe de saint Pierre, cette sculpture monumentale taillée dans un seul bloc de marbre – 85 tonnes à l’origine, 25 tonnes au final – est l’œuvre du sculpteur espagnol Marco Augusto Dueñas.
De facture classique, elle s’accorde parfaitement avec la prestigieuse statutaire des lieux. Mais comportant des détails qui signent sa contemporanéité, elle révèle l’esprit de son auteur : un artiste à la fois de son temps et profondément religieux.
D’ailleurs, c’est un homme d’une quarantaine d’années, mince, les cheveux gris, courts, ramenés en arrière, le menton rasé de près, les mains fines aux ongles soignés, chemise blanche sur pantalon de ville que l’on retrouve, assis en compagnie de son épouse, à la terrasse d’un café du centre-ville !
Rien à voir avec l’image cliché du « traditionnel » sculpteur de pièces religieuses au visage buriné, aux cheveux et à la barbe hirsutes !
« Je suis un sculpteur classique et un homme croyant qui essaye d’être honnête dans sa vie et dans son art », affirme d’emblée, en guise de présentation, cet homme de belle allure qui forme, avec son épouse, une jolie blonde, un couple d’une saine modernité.
« Mais je suis aussi un artiste très exigeant dans mon travail. En particulier lorsqu’il s’agit d’une commande pour l’Église. Il n’y a rien qui ne me plaise plus que de faire de l’art religieux. Car la sculpture religieuse dépasse l’œuvre civile. Dans le sens où elle transcende les simples notions du beau et du laid pour atteindre le cœur des gens. Elle est censée les aider à prier et à adorer le divin. En cela, elle revêt à mes yeux une valeur inestimable. »
C’est donc avec un grand bonheur et beaucoup d’humilité - « la sculpture religieuse rend modeste », souligne-t-il - que Marco Augusto Dueñas a reçu commande pour la réalisation de la statue de saint Maron.
« On m’a attribué ce travail sur la base d’une précédente réalisation pour le Vatican : la statue en marbre de sainte Raphaëlle-Marie Porras Y Allon, mais aussi parce que le cardinal Comastri et le Saint Père voulaient représenter le père de l’Église maronite d’une manière qui soit à la fois classique et actuelle, et dans un style combinant l’oriental et
l’occidental. »
Le sculpteur ne bénéficiera que de six mois pour « étudier l’histoire de cet ermite fondateur de l’Église maronite et en sculpter la silhouette et les traits de manière à rendre, dans le marbre du visage, l’expression des souffrances et des privations de ce saint qui a eu une vie très dure », dit-il avec une sorte de ferveur.
Mais le résultat est à la hauteur des attentes : une statue de 5m40 de haut, taillée dans du marbre de Carrare, avec des formes de tradition occidentale et des lignes simples, « comme celles des icônes d’Orient », souligne l’artiste espagnol. Lequel a choisi de représenter le saint homme, « qui a offert l’Église maronite au monde », tenant, dans une main, cette Église et, dans l’autre, une crosse en acier inoxydable. Là aussi un symbole d’union de l’ancien et du moderne.

L’image de saint Maron en Occident
Lorsque l’on interroge Marco Augusto Dueñas sur ce que lui aura procuré cette commande, il répond qu’outre le fait qu’elle lui a fait découvrir l’Église d’Orient et, par extension, le Liban, « un pays à la culture de vie similaire à celle de Cordou, ma terre d’origine », il se sent très fier de contribuer, à travers son œuvre, à faire connaître saint Maron en Occident.
Cet artiste, dont les œuvres statutaires aussi bien civiles (représentant des personnages et scènes historiques) que religieuses ponctuent les institutions et places publiques de son pays, vient d’ailleurs de terminer une série de sculptures et bas-reliefs pour la cathédrale de la Almudena, à Madrid. Celle-ci vient juste d’être inaugurée à l’occasion de la visite du pape pour les Journées mondiales de la jeunesse. « L’art n’est pas une recherche de sensationnalisme, mais une forme d’expression, un langage de beauté qui rapproche du sacré », assure-t-il.
En marbre de Carrare, haute de plus de cinq mètres, la statue de saint Maron qui occupe depuis le 23 février 2011 l’une des niches extérieures de la basilique Saint-Pierre est, selon le cardinal Bertone, « parmi les plus belles du Vatican ». Elle a été offerte, rappelons-le, par la famille de feu Antoine Choueiri. Installée à quelques dizaines de mètres de la tombe de...

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