Des « sources de la majorité » citées par l’agence al-Markaziya ont repris la thèse développée dimanche soir par le Hezbollah, à savoir que l’interview du Time « est fabriquée de toutes pièces ». Commentant les déclarations du journaliste Nicholas Blanford, qui a affirmé après sa rencontre avec le procureur Saïd Mirza qu’« il ignorait qui avait effectué l’interview », les sources soulignent que les propos de M. Blanford « sont une preuve incontestable qu’il s’agit d’une tromperie et d’une fabrication qui s’inscrit dans le cadre du complot américain fomenté contre le Hezbollah ».
« C’est un véritable scandale », a clamé à son tour le député du Hezbollah, Ali Fayad, qui a estimé que l’entretien présumé « est un indicateur de l’ampleur du complot ourdi contre la résistance ». Le député a cependant assuré que celle-ci « ne se laissera pas entraîner dans le cycle de la discorde, quelles que soient les provocations ».
Et M. Fayad d’accuser certaines forces du 14 Mars « d’être toujours prêtes à innocenter Israël de toute accusation dès lors que cela est nécessaire pour porter les accusations contre le Hezbollah ». Selon lui, les forces du 14 mars « œuvrent d’arrache-pied en vue de monter la communauté internationale contre le gouvernement sous prétexte qu’il n’est pas coopératif, et ce dans le but de pousser la communauté internationale à faire pression sur le gouvernement pour mieux l’encercler ».
De son côté, le député Ali Mekdad a affirmé, à propos de l’entrevue du Time : « Ils veulent que les gens croient au fait que l’un des accusés, un héros injustement accusé de cet horrible crime, est venu sur sa moto pour rencontrer le journaliste américain. »
« Pire encore, l’attitude du chef de la troupe (Saad Hariri), venu nous donner des conseils », a encore ironisé le député.
Les messages...
Le ton n’était pas moins percutant du côté du 14 Mars.
Évoquant l’interview du Time, le député Ammar Houry a affirmé qu’elle « a manifestement créé la confusion chez certains », soulignant que le Hezbollah a voulu adresser deux messages : « Le premier est qu’il ne se sent pas concerné par le tribunal et que personne ne peut mettre la main sur les quatre accusés. Le second est qu’en démentant l’information, le Hezbollah a voulu une fois de plus saper la crédibilité du tribunal. »
Même son de cloche chez le député du bloc du Futur, Khodr Habib, qui a parlé de « l’embarras » ressenti par le gouvernement et le Hezbollah suite à cette entrevue.
« Le parti n’a pas été très habile en démentant que l’interview a eu lieu », a-t-il dit. Et d’affirmer que le Hezbollah « ne se sent concerné ni par le tribunal ni par le gouvernement ».
Le député du même bloc, Jamal Jarrah, a également mis l’accent sur la « confusion » créée suite à la publication de l’interview, soulignant qu’il incombe à la justice libanaise de clarifier cette affaire devant l’opinion publique. Et le député d’inviter le Hezbollah « à se défendre devant la justice et non par le biais des médias ».
Le conseiller de l’ancien Premier ministre Saad Hariri, Mohammad Chatah, a accusé le Hezbollah de jouer sur la fibre confessionnelle afin de se dérober à l’obligation de remettre les quatre accusés. Il a ainsi insisté sur « l’importance de ne pas revêtir cette affaire du caractère communautaire ». M. Chatah a par ailleurs affirmé s’attendre du Premier ministre, Nagib Mikati, « de mettre à exécution son engagement financier auprès du tribunal ».
commentaires (2)
Il est clair que le Hezbollah a été partie prenante dans les crimes, cela, maintenant, ne fait plus aucun doute. Il peut essayer de se battre et débattre il ne fera que s'enfoncer plus haut vers le cou jusqu'à ce que meurt s'en suive. A partir de ce point, tout n'est plus que mouvement des pions sur l’échiquier des services de renseignements et de propagande de tout bord. Les uns pour chercher a échapper a leurs sorts, les autres pour en finir avec une situation anormale dans un pays qui en a assez de guerres, de sous-guerres et veut pouvoir enfin étendre ses ailes et s'envoler vers la cours des grands, de la paix et de la prospérité. Digne d'un SAS a échelle réelle et malheureusement sanglante.
Petrossou
03 h 16, le 23 août 2011