Sa carrière. Après une apparition dans une production d’étudiants, c’est en 2000 qu’il obtient son premier rôle dans une production professionnelle : La Traviata. Baryton basse (pour les moins incollables du genre musical, cela revient à dire qu’il a une voix grave mais pas trop), il accumule les opéras. Dirigé par des metteurs en scène de renommée internationale, tels Stephane Braunschweig, Robert Carsen ou encore Antonio Latella, il travaille aussi avec des chefs d’orchestre prestigieux : William Christie, Bruno Bartoletti, Patrick Davin et d’autres.
Sa connaissance approfondie des langues italienne, allemande, française et anglaise lui permet de tenir des parties (et surtout de les comprendre, contrairement au commun des mortels juste bilingue) dans La Passion selon saint Jean, Die Schöpfung, Stabat Mater, The Messiah ou encore dans le Requiem de Mozart. Nick Shadow dans The Rake’s Progress, Leporello dans Don Juan, le rôle titre de Boris Goudenow ou encore Lord Rochefort dans Anna Bolena... Quant au chapitre des opéras russes, Torbey assure pouvoir « le lire et, armé d’un bon dictionnaire, le comprendre. C’est un répertoire sublime, mais je ne possède que quelques rudiments linguistiques. Ceci étant, je n’évite pas du tout le secteur russe de ma profession. Mais cela reste différent de chanter dans une langue que je parle quotidiennement », ajoute-t-il.
Un univers très riche
Et son évolution dans ce milieu ? « D’après certains chanteurs plus âgés que moi, le milieu semble être devenu plus difficilement accessible. La période “d’essai” est plus longue qu’auparavant. Il faut faire ses preuves plus longtemps », dit-il. Un secret pour durer ? « La technique. La voix est un instrument comme les autres qu’il faut savoir manipuler. En prendre soin, la laisser mûrir, ne pas s’aventurer dans des répertoires généralement réservés à d’autres timbres de voix... » Il ajoute que ne pas fumer ou boire aide aussi.
Diplômé en langues et littérature romanes et en gestion culturelle, passionné des jeux de société (il en crée lui-même depuis quelques années, puisque « Onirim », ce jeu créé par le chanteur, est classé 550e sur 50 000 à travers le monde), conférencier exceptionnel à l’ « Ensav la Cambre » pour « L’Agenda secret des romantiques : Stendhal et l’Othello de Rossini », ou encore « Le même de La fausse tromperie : Orlando Furioso, Ariodante et Much ado about nothing », on se demande si l’avenir de ce chanteur est bien tracé. « Il y a encore énormément de choses passionnantes dans le métier auxquelles je n’ai pas encore goûté. C’est un univers très riche et je ne vois pas pourquoi je m’arrêterai de chanter », précise-t-il. Clair comme l’eau de roche donc.
On serait fier de ce genre de Libanais pour moins que ça.
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