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Économie - Crise

Les Bourses mondiales gagnées par l’affolement

Les dirigeants de la planète multipliaient leurs efforts pour calmer les marchés financiers.

La plupart des Bourses du Vieux Continent affichaient des pertes importantes hier, après une matinée en dents de scie. Kai Pfaffenbach/Reuters

Les Bourses mondiales étaient gagnées par l’affolement hier après la dégradation de la note de crédit des États-Unis, malgré les efforts des dirigeants de la planète pour tenter de ramener le calme sur les marchés financiers.
Après de premiers échanges marqués par une forte volatilité, la panique a rattrapé les investisseurs sur les deux rives de l’Atlantique. On restait toutefois loin d’un effondrement comparable à celui qui avait suivi la faillite de la banque américaine Lehman Brothers en septembre 2008.
« Ce n’est pas la catastrophe qu’on craignait », a résumé à l’AFP Xavier Lespinas, directeur de la gestion d’actions chez SwissLife Gestion Privée à Paris.
Wall Street a évidemment terminé dans le rouge. Dans son sillage, la plupart des Bourses du Vieux Continent affichaient des pertes importantes, après une matinée en dents de scie. Toutefois, en Espagne et en Italie, respectivement quatrième et troisième économie de la zone euro, qui sont dans le collimateur des marchés financiers et des agences de notation, les Bourses reculaient un peu plus légèrement, relativement soutenues par la décision de la BCE d’acheter des obligations d’État espagnoles et italiennes.
À Moscou, l’indice RST s’est effondré de près de 8 % en clôture. Athènes a terminé la séance sur un plongeon de 6 %.
En Asie, les Bourses de Tokyo, Shanghai, Sydney, Séoul et Hong Kong ont toutes terminé en baisse. La Bourse de Bombay, elle, est retombée à son plus bas depuis 2010 (-3 %).
Parallèlement, la monnaie européenne a repris des couleurs face au billet vert, au-dessus de 1,43 dollar pour un euro, tandis que le prix du pétrole était en forte baisse, cédant plus de 3 dollars.
« La dégradation de la note américaine réveille les pires scénarios sur l’économie mondiale », avance Éric Edelfelt, gestionnaire d’actions chez Meeschaert Gestion Privée à Paris. « On peut tout imaginer : une dégradation des notes de pays de la zone euro. »
Signe d’une grande nervosité, les actifs qui font office de valeur-refuge restaient pris d’assaut, comme l’or, dont l’once a dépassé 1 700 dollars américains pour la première fois hier.
L’agence d’évaluation financière Standard & Poor’s a brisé vendredi un tabou, en retirant aux États-Unis, première puissance économique mondiale, la prestigieuse note « AAA », attribuée aux emprunteurs les plus fiables.
Cette décision a créé une onde de choc au sein de la communauté financière même si les deux autres grandes agences, Moody’s et Fitch, n’ont pas franchi le pas, la première jugeant « prématuré » un éventuel abaissement tandis que la seconde estime qu’il faut encore y réfléchir.
Pressés d’apporter une réponse concertée à la crise de la dette en zone euro, qui menace d’emporter de grands pays comme l’Italie et l’Espagne, et aux nouveaux signes d’essoufflement de l’économie américaine, les dirigeants des pays les plus riches de la planète n’ont pas ménagé leurs efforts.
Lundi, peu avant l’ouverture des places européennes, ce sont les pays du G20 qui, dans un communiqué, se sont dit prêts à agir de concert pour stabiliser les marchés financiers et protéger la croissance. Et d’assurer qu’« aucun changement dans les fondamentaux ne justifie les tensions financières subies récemment par l’Italie et l’Espagne ».
Un peu plus tôt, les dirigeants et les banquiers centraux des sept pays les plus riches de la planète (G7) ont resserré les rangs en annonçant qu’ils allaient coopérer pour contrer des mouvements de change excessifs.
La Banque centrale européenne (BCE) a tenté de jouer les pompiers en annonçant dès dimanche qu’elle allait racheter de la dette publique sur le marché secondaire ou de gré à gré. Selon le ministre français de l’Économie, François Baroin, la BCE est en effet prête à racheter de la dette espagnole et italienne, « si d’aventure il doit y avoir des investisseurs qui se retirent ».
Conséquence : les taux auxquels Rome et Madrid empruntent sur les marchés de la dette, qui s’étaient envolés ces derniers jours au risque d’étouffer les deux pays déjà étranglés par une dette colossale, sont redescendus. Les taux espagnols et italiens à dix ans sont repassés sous les 6 % (voir par ailleurs).
Économistes et analystes estiment que l’Italie est un trop grand pays pour être renfloué par le Fonds européen de stabilité financière (FESF), comme c’est le cas de la Grèce. En cas de défaut de paiement, Rome et Madrid pourraient faire imploser la zone euro, affirment-ils. D’où les appels du président de la Commission européenne José Manuel Barroso et du commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn à « réévaluer » le montant de ce fonds.
Mais l’Allemagne et la France, les deux piliers de l’Union monétaire européenne, divergent sur ce point. Alors que Paris, par la voix de son ministre de l’Économie, a estimé que « s’il fallait aller plus loin, nous irions plus loin », Berlin a tout simplement opposé lundi une fin de non-recevoir arguant que le FESF devait rester tel quel. Créé en 2010 pour venir en aide à l’Irlande puis au Portugal, le FESF est doté de 750 milliards d’euros, avec une capacité effective de prêts de 440 milliards d’euros, jugée insuffisante pour sauver un pays comme l’Italie. « La décision de la BCE n’est pas une arme fatale (...) avec un impact de la dégradation de la note des États-Unis difficile à évaluer », a prévenu Gilles Moëc, économiste chez Deutsche Bank.
(Source : AFP)
Les Bourses mondiales étaient gagnées par l’affolement hier après la dégradation de la note de crédit des États-Unis, malgré les efforts des dirigeants de la planète pour tenter de ramener le calme sur les marchés financiers.Après de premiers échanges marqués par une forte volatilité, la panique a rattrapé les investisseurs sur les deux rives de l’Atlantique. On restait...

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