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Moyen Orient et Monde - Somalie

La force africaine s’empare de positions shebab à Mogadiscio

De nombreux réfugiés accusent les milices islamistes de rendre leur survie impossible.

Des soldats de l’Amisom patrouillant dans la capitale somalienne. Photo Abdurashid Abdulle

La force africaine s’est emparée hier à Mogadiscio de plusieurs nouvelles positions shebab à la faveur d’une opération ponctuelle. Appuyés par des tanks, les soldats de la force de paix de l’Union africaine (Amisom) ont attaqué à l’aube la ligne de front qui ceinture le marché de Bakara, l’un des principaux bastions shebab dans la capitale, et le quartier de Bondhere, entraînant une violente réaction des shebab. « Cette offensive limitée et localisée » a été décidée après des « provocations répétées des shebab » dans la zone et a permis la capture de trois « carrefours stratégiques » sur un axe sud-nord en direction du grand stade de la ville, selon l’Amisom.
Forte de près de 9 000 militaires ougandais et burundais, l’Amisom est déployée depuis 2007 dans Mogadiscio en soutien au fragile gouvernement de transition (TFG) du président Sharif Cheikh Ahmad. Elle contrôle un peu plus de la moitié de la ville, avec notamment l’aéroport et le port, face aux insurgés islamistes qui en tiennent toute la partie nord-est. Depuis février, la force africaine a considérablement progressé et repoussé les islamistes sur les deux principales lignes de front de la capitale, resserrant ainsi son étau sur le marché de Bakara.
Selon l’Amisom, cette nouvelle opération « va accroître la sécurité dans les zones TFG et aider les agences humanitaires à continuer à opérer et à apporter une aide vitale aux déplacés » victimes de la sécheresse qui sévit actuellement en Afrique de l’Est et plus particulièrement en Somalie.
L’attaque intervient au lendemain du début d’un pont aérien du Programme alimentaire mondial (PAM) vers Mogadiscio pour venir en aide aux mêmes victimes de cette sécheresse. Une dizaine de rotations sont prévues, avec pour objectif d’acheminer au total près de 100 tonnes de ces suppléments destinés à être utilisés par les partenaires locaux de l’agence onusienne pour 35 000 enfants pris en charge dans les centres spécialisés de la capitale.
De leur côté, les réfugiés somaliens qui ont fui la sécheresse et les combats dans leur pays expliquent que les conditions draconiennes imposées par la milice des shebab dans le Sud rendaient leur survie impossible. L’organisation islamiste, qui entretient des liens avec el-Qaëda, a interdit l’année dernière l’acheminement de l’aide alimentaire dans les régions placées sous son contrôle. Début juillet, elle a levé cette interdiction avant de finalement revenir sur sa décision.
Tirant sa fille sur une charrette en bois, Nour Ibrahim Hassan fait la queue depuis l’aube pour s’enregistrer auprès du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), qui voit affluer chaque jour des milliers de personnes fuyant la famine et la sécheresse. « Les shebab nous ont volé notre bétail en nous disant que c’est un acte de charité. Et ils volent nos hommes. Ils ont forcé de nombreux jeunes gens à rejoindre leurs rangs », raconte ce père de trois enfants. Déterminé à faire face à la crise, Hassan a finalement dû renoncer après la mort de son bétail. À l’image de nombre de ses compatriotes, il s’est rendu jusqu’au camp kényan de Dadaab, situé à 80 km de la frontière et qui accueille plus de 400 000 réfugiés. L’inscription des nouveaux arrivants et la distribution de rations de nourriture d’urgence semblent sans fin. « Cela prend de plus en plus de temps pour les enregistrer », indique un travailleur humanitaire du HCR. « Il nous faut plus de personnel. Nous avons des milliers et des milliers de personnes avec des bracelets », ajoute-t-il, dans une allusion aux bracelets permettant d’identifier les nouveaux arrivants dans l’attente de leur enregistrement.
Parallèlement, à Istanbul, les responsables d’organisations humanitaires des pays membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) se sont réunis hier pour lancer une campagne d’aide d’urgence aux victimes de la sécheresse en Somalie et coordonner leur action. Les ONG présentes à Istanbul ont scellé au terme de la rencontre une « alliance de l’OCI pour l’aide », visant à coordonner l’effort humanitaire des pays membres de cette organisation. Le secrétaire général de l’OCI, le Turc Ekmeleddin Ihsanoglu, s’est par ailleurs réjoui dans un communiqué final de la décision de l’Arabie saoudite d’allouer 60 millions de dollars à l’aide d’urgence en Somalie et d’un don de 10 millions de dollars effectué par le Koweït.
(Source : agences)
La force africaine s’est emparée hier à Mogadiscio de plusieurs nouvelles positions shebab à la faveur d’une opération ponctuelle. Appuyés par des tanks, les soldats de la force de paix de l’Union africaine (Amisom) ont attaqué à l’aube la ligne de front qui ceinture le marché de Bakara, l’un des principaux bastions shebab dans la capitale, et le quartier de Bondhere,...

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