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Moyen Orient et Monde - Syrie

Assad remplace le gouverneur de la province de Deir ez-Zor

L’armée quadrille Homs, arrête des centaines de personnes à Damas ; l’ONU s’inquiète de possibles crimes contre l’humanité.

Des manifestants antirégime déchirent une photo de Bachar el-Assad, selon cette photo tirée de Youtube.

Le président syrien, Bachar el-Assad, a remplacé hier le gouverneur de la province orientale de Deir ez-Zor, au surlendemain des plus grandes manifestations dans la région en faveur d’une démission du chef de l’État. Le gouverneur sortant, Hussein Arnos, un civil, a été muté à la tête de la petite province de Kounaïtera, à l’ouest de la capitale Damas, écrit l’agence de presse syrienne. Il est remplacé à Deir ez-Zor par Samir Osman al-Cheikh, un officier des services de renseignements.
Un demi-million de manifestants étaient descendus dans les rues des villes de la province de Deir ez-Zor vendredi dernier pour réclamer la démission du président. La province, qui produit la majeure partie des 380 000 barils de pétrole extraits chaque jour en Syrie, compte parmi les plus pauvres des 13 provinces du pays. Une pénurie d’eau la frappe depuis six ans, et les experts attribuent cette situation à la mauvaise gestion des ressources, mais aussi à la corruption. Le secteur agricole en souffre et le niveau de vie de la population locale a baissé.
Dans le même temps, l’armée quadrillait plusieurs quartiers de Homs (centre), théâtre de violences meurtrières depuis une semaine. L’armée, appuyée par des chars, et les forces de sécurité « ont été déployées en masse à Douar al-Fakhoura et autour du quartier al-Nazihin », a indiqué Abdel-Karim Rihaoui, chef de la Ligue syrienne des droits de l’homme. Selon lui, l’opération vise apparemment à « préparer une opération militaire et sécuritaire dans la région ». D’après la page Facebook SNN, des militants ont indiqué que 4 tanks de type Shilka se sont déployés dans la soirée autour du rond-point de Bab al-Drab.
La veille, les forces de sécurité avaient arrêté un grand nombre de personnes, dont plusieurs femmes, ont indiqué des militants. Selon eux, « les autorités veulent étouffer les protestations le plus rapidement possible avant le ramadan ». Les habitants de cette ville située à 160 km au nord de Damas ont également observé une grève. Depuis une semaine, au moins 50 personnes ont péri, touchées par des tirs de l’armée ou tuées dans des affrontements entre opposants et partisans du pouvoir, à Homs, toujours selon des militants.
Par ailleurs, des centaines de personnes ont été arrêtées hier dans les quartiers de Roukn Eddine et de Qaboune à Damas, selon M. Rihaoui. « Des éléments de l’armée ont érigé des barrages aux voies d’accès à Qaboune, limitant les sorties et les entrées », a-t-il poursuivi. « Des militaires armés de fusils mitrailleurs sont déployés aux entrées principales du quartier Qaboune et devant les mosquées », a pour sa part indiqué Rami Abdel Rahmane, chef de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), joint par téléphone à Londres. « Les forces de sécurité ont également fouillé des maisons à la recherche d’armes et procédé à des arrestations », a-t-il ajouté, soulignant qu’elles avaient saccagé des maisons mais en étaient ressorties les mains vides.
Les forces de sécurité ont également arrêté une quinzaine de personnes dans la ville de Sarakeb, dans la province d’Idleb (Nord-Ouest), a indiqué M. Abdel Rahmane. « Des unités de l’armée déployées dans les environs de la ville ont ouvert le feu pour disperser des habitants de la ville, qui s’étaient rassemblés pour couper l’autoroute reliant Alep à Damas », a-t-il dit. Les habitants entendaient protester contre les mesures sécuritaires imposées dans la ville, théâtre de manifestations antirégime de façon quasi quotidienne. « Les forces de sécurité ont rouvert l’autoroute et procédé ensuite à des arrestations dans la ville », a-t-il expliqué.
En outre, des centaines d’enfants ont participé à une marche antirégime hier, dans le quartier de Qalaat al-Madiq, à Hama, en soutien aux habitants de Homs et de toutes les villes assiégées, a indiqué SNN. Dans la soirée, la page Facebook a en outre annoncé que les forces de sécurité sont venues en renfort dans la ville de Sanamayn, procédant à des perquisitions dans les maisons pour arrêter des jeunes qui ont participé aux manifestations antirégime.
Depuis le 15 mars, la répression du mouvement de contestation a fait plus de 1 400 morts civils, entraîné l’arrestation de plus de 12 000 personnes et l’exode de milliers d’autres, selon des ONG de défense des droits de l’homme. Dans ce contexte, des experts des Nations unies des droits de l’homme ont déclaré que la répression par les forces de police syriennes pourrait s’identifier à des crimes contre l’humanité. Francis Deng, le conseiller spécial du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon pour la prévention du génocide, et Edward Luck, un autre conseiller spécial pour les droits de l’homme ont réclamé une « enquête indépendante, approfondie et objective » sur la situation en Syrie. Les conseillers de l’ONU se sont également fait l’écho d’appels du secrétaire général au gouvernement syrien d’autoriser un accès humanitaire à certaines régions et de faciliter la visite dans le pays d’une mission d’enquête mandatée par le Conseil des Nations unies sur les droits de l’homme.
(Sources : rédaction et agences)
Le président syrien, Bachar el-Assad, a remplacé hier le gouverneur de la province orientale de Deir ez-Zor, au surlendemain des plus grandes manifestations dans la région en faveur d’une démission du chef de l’État. Le gouverneur sortant, Hussein Arnos, un civil, a été muté à la tête de la petite province de Kounaïtera, à l’ouest de la capitale Damas, écrit...

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