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Culture - Festival de Beiteddine

George Benson, ou l’art de faire tanguer les gradins

George Benson, une des légendes de la soul et du jazz (huit Grammy Awards), a porté au Festival de Beiteddine, tout comme le long de sa carrière, plusieurs casquettes, voyageant entre le jazz et le R&B, mariant pop et soul.

G.B., virtuose de la guitare. (Photo Farès Chibabi)

Benson un peu bling, avec sa grosse montre, sa chaîne et sa chevalière en or (mais cela fait partie de la panoplie du mythe, tout comme le pantalon blanc et la chemise noire), proposant un programme éclectique, oscillant vertigineusement entre les morceaux instrumentaux de haut voltige et les chansons soul sur lesquelles toute une génération a dansé le slow, In Your Eyes, Nothing’s Gonna Change my Love for You, Kisses in the Moonlight, Somewhere...ont assurément de la tenue, mais il est évident qu’après dix minutes de « bensoneries », l’affaire est dite : ce spectacle ravira tous les fans du bonhomme et découragera les autres (en particulier les apprentis
guitaristes).
Car G.B. est d’abord un guitariste de référence, un monument dans le jazz de la deuxième moitié des années 60. Lorsqu’il renoue avec ses racines, la guitare s’emballe. On regarde, fascinés, sa main gauche et son jeu tout en fluidité. Les deux claviéristes, les deux guitaristes et le batteur qui l’accompagnent (magnifiquement) assurent un grand max.
Benson est venu à la voix plus tard. Le guitariste de Pittsburgh a en effet entamé sa carrière en solo avant de s’imposer comme sideman aux côtés de Miles Davis, Wes Montgomery ou Lonnie Smith. Cet étonnant autodidacte a intégré ainsi le cercle fermé des grands solistes du jazz à l’ère du hard bop. Sa carrière a littéralement explosé au milieu des années 70, lorsqu’il a commencé à flirter avec un son plus commercial et grâce aux albums Breezin’ (qui obtient trois Grammy Awards) et In Flight (1977). Le musicien laisse peu à peu place au chanteur. Et naît alors ce style, ce mélange qui lui ressemble, ce cross-over si « bensonien » et qui fait grincer les puristes du jazz.
Ce soir-là, les fausses notes ne s’élevaient pas de la scène (quoique le chanteur ait tardé à décoller vocalement sur les premiers titres). C’est du côté des gradins d’où venait le couac. Avec un public, encore et toujours, retardataire. Ignorant les très nombreux appels à rejoindre leurs places assises, les spectateurs (ou plutôt les mangeurs) attendent que les premières notes fusent pour regagner leurs chaises et dérangent ainsi les milliers de ponctuels frustrés par ces va-et-vient impromptus et agaçants. Dommage, car le spectacle sur scène méritait plus d’attention. Avant, bien sûr, que tout ce monde ne se mette debout pour faire tanguer les gradins.
Benson un peu bling, avec sa grosse montre, sa chaîne et sa chevalière en or (mais cela fait partie de la panoplie du mythe, tout comme le pantalon blanc et la chemise noire), proposant un programme éclectique, oscillant vertigineusement entre les morceaux instrumentaux de haut voltige et les chansons soul sur lesquelles toute une génération a dansé le slow, In Your Eyes,...

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