guitaristes).
Car G.B. est d’abord un guitariste de référence, un monument dans le jazz de la deuxième moitié des années 60. Lorsqu’il renoue avec ses racines, la guitare s’emballe. On regarde, fascinés, sa main gauche et son jeu tout en fluidité. Les deux claviéristes, les deux guitaristes et le batteur qui l’accompagnent (magnifiquement) assurent un grand max.
Benson est venu à la voix plus tard. Le guitariste de Pittsburgh a en effet entamé sa carrière en solo avant de s’imposer comme sideman aux côtés de Miles Davis, Wes Montgomery ou Lonnie Smith. Cet étonnant autodidacte a intégré ainsi le cercle fermé des grands solistes du jazz à l’ère du hard bop. Sa carrière a littéralement explosé au milieu des années 70, lorsqu’il a commencé à flirter avec un son plus commercial et grâce aux albums Breezin’ (qui obtient trois Grammy Awards) et In Flight (1977). Le musicien laisse peu à peu place au chanteur. Et naît alors ce style, ce mélange qui lui ressemble, ce cross-over si « bensonien » et qui fait grincer les puristes du jazz.
Ce soir-là, les fausses notes ne s’élevaient pas de la scène (quoique le chanteur ait tardé à décoller vocalement sur les premiers titres). C’est du côté des gradins d’où venait le couac. Avec un public, encore et toujours, retardataire. Ignorant les très nombreux appels à rejoindre leurs places assises, les spectateurs (ou plutôt les mangeurs) attendent que les premières notes fusent pour regagner leurs chaises et dérangent ainsi les milliers de ponctuels frustrés par ces va-et-vient impromptus et agaçants. Dommage, car le spectacle sur scène méritait plus d’attention. Avant, bien sûr, que tout ce monde ne se mette debout pour faire tanguer les gradins.
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