Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Révolte

Le régime syrien accusé d’attiser le confessionnalisme

Vingt personnes tuées en deux jours à Homs par l’armée et des milices fidèles au régime.

Cette image tirée d’une vidéo YouTube montre des habitants de Homs fuir les tirs des forces de sécurité dans le quartier d’el-Khalidiyeh.

Vingt personnes ont été tuées lundi et hier mardi par des tirs de l’armée et par des milices fidèles au régime syrien à Homs, troisième ville de Syrie, qui connaît depuis samedi des affrontements de nature confessionnelle, les premiers de cette importance en quatre mois de révolte contre le régime, selon des militants. « Les tirs se poursuivent dans plus d’un quartier à Homs. Le climat est tendu. La Sécurité et les milices prorégime investissent les quartiers, tirent sans discrimination pour terroriser les habitants », ont écrit hier les militants prodémocratie sur leur page Facebook « Syrian revolution 2011 », moteur de la contestation. Aujourd’hui seulement, sept personnes ont été tuées, et plus de quarante blessées lorsque des forces prorégime ont tiré sur un cortège participant à des funérailles. Des militants précisent sur leur site Internet que « les milices prorégime sont descendues de deux ambulances devant la mosquée et ont commencé à tirer sur la foule ». Il n’a pas été possible de confirmer ce bilan auprès d’autres militants des droits de l’homme. Des heurts sans précédent entre opposants et partisans du régime samedi et dimanche ont fait 30 morts dans cette cité à majorité sunnite, où cohabitent les communautés alaouite – à laquelle appartient le président Bachar el-Assad – et chrétienne, avait indiqué dimanche le chef de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) Rami Abdel Rahmane. Les heurts ont commencé après l’assassinat de trois partisans du régime, dont les proches ont reçu samedi les corps démembrés. « Des prorégime ont attaqué des quartiers où vivent des opposants (sunnites). Ils ont saccagé et pillé des magasins », a expliqué un habitant de Homs sous le couvert de l’anonymat, accusant des parties de « semer le confessionnalisme pour dévier la révolution de son objectif » démocratique. Homs est l’un des foyers de la contestation. L’armée y a été dépêchée il y a deux mois pour tenter de faire taire les manifestants qui réclamaient la chute du régime de Bachar el-Assad. « Homs vit un cauchemar », titrait hier le quotidien el-Watan, proche du pouvoir. « Depuis le début, tout le monde a mis en garde contre le glissement vers la guerre confessionnelle (...), laquelle ne fait pas de différence entre musulmans et chrétiens. Mais les désaccords ne peuvent être réglés que par le dialogue », affirmait ce quotidien.
Des militants des droits de l’homme ont accusé le régime d’« attiser les dissensions confessionnelles ». « Les habitants de Homs ont dénoncé les rumeurs lancées par des parties proches du régime sur des heurts confessionnels. En fait, ce sont les services de sécurité et l’armée, en civil, qui attaquent les civils », a ainsi écrit Ammar Qorabi, chef de l’Organisation nationale des droits de l’homme. Selon le chef de l’OSDH, « les autorités syriennes procèdent à des opérations militaires et sécuritaires à Homs, après avoir échoué dans leur tentative de semer des divisions confessionnelles dans cette cité, grâce à la clairvoyance des habitants de toutes les confessions ». M. Abdel Rahmane a accusé des parties gouvernementales d’avoir joué auparavant le même jeu dans les villes côtières de Lattaquié, Jablé et Banias, qui présentent une certaine diversité religieuse, à l’instar de toutes les villes syriennes. La communauté alaouite, qui détient les postes-clés du pouvoir depuis 1970, compte quelque deux millions de fidèles en Syrie, soit environ 10 % de la population, installés principalement dans le nord du pays. Les chrétiens, soit près de 7,5 % de la population, ont tissé des relations harmonieuses avec les alaouites et les sunnites, qui sont ultramajoritaires en Syrie.
Sur le plan diplomatique, la Maison-Blanche a réitéré hier son appel aux autorités syriennes pour qu’elles mettent un terme à leur « campagne de violences » contre les civils et s’engagent dans une « transition vers la démocratie ». « Le traitement brutal que le gouvernement syrien inflige à ses propres citoyens doit cesser, c’est clair et net », a affirmé le porte-parole du président Barack Obama, Jay Carney.
De son côté, le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil el-Araby, a déclaré hier que sa récente visite en Syrie avait pour but de discuter de la « nécessité de réformes ». Mais il n’a livré aucun détail sur son entretien avec le président Bachar el-Assad. Nabil el-Araby, s’est dit selon la presse hostile à « toute ingérence étrangère dans les affaires internes arabes », alors que la pression diplomatique monte sur Damas. La Ligue arabe, qui avait appelé à une intervention de l’ONU en Libye pour protéger la population civile, fait preuve de la plus grande discrétion depuis le début du soulèvement en Syrie, signe selon les experts de sa division sur le sujet.
(Sources : agences)
Vingt personnes ont été tuées lundi et hier mardi par des tirs de l’armée et par des milices fidèles au régime syrien à Homs, troisième ville de Syrie, qui connaît depuis samedi des affrontements de nature confessionnelle, les premiers de cette importance en quatre mois de révolte contre le régime, selon des militants. « Les tirs se poursuivent dans plus d’un quartier à Homs. Le...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut