L'Azerbaïdjan montre sa force, après l'échec des discussions avec l'Arménie

L'Azerbaïdjan a profité dimanche du 20e anniversaire de l'indépendance pour montrer sa force, avec un défilé militaire sans précédent, deux jours après l'échec des négociations avec l'Arménie sur le Nagorny-Karabakh.
Des milliers de soldats et des centaines de véhicules militaires ont défilé dans le centre de la capitale, survolée par des avions et hélicoptères de combat. Une flottille de navires de guerre était alignée dans la baie sur la mer Caspienne.
Le président Ilham Aliev n'a pas caché qu'il s'agissait avant tout de montrer à l'Arménie que l'Azerbaïdjan n'entendait pas céder sur la question de la province annexée militairement par l'Arménie dans les années 1990.
"La guerre n'est pas terminée", a-t-il lancé devant les soldats qui défilaient. "L'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan doit être restaurée", a-t-il déclaré, promettant de mettre fin à "l'occupation" arménienne de ce territoire.
Il s'est également félicité de la hausse du budget de la défense ces dernières années, financée par les revenus confortables des exportations de gaz et de pétrole, soulignant avec fierté avoir atteint l'objectif qu'il s'était fixé, "que le budget militaire de l'Azerbaïdjan soit supérieur au budget entier de l'Arménie".
Le défilé comportait également, pour la première fois, du matériel militaire fabriqué en Azerbaïdjan, notamment des drones.
Il a été retransmis en direct à la télévision, précédé d'images montrant des troupes en action et le président Aliev en tenue de camouflage, sur fond de chants patriotiques.
L'Arménie a pris le contrôle du Nagorny-Karabakh à l'issue d'une courte guerre contre Bakou au début des années 1990, et l'Azerbaïdjan réclame depuis la rétrocession de cette région.
Le conflit lié à ce territoire azerbaïdjanais peuplé majoritairement d'Arméniens a fait 30.000 morts entre 1988 et 1994 et des centaines de milliers de réfugiés.
Les Arméniens ont alors pris le contrôle du territoire qui a ensuite proclamé son indépendance, non reconnue par la communauté internationale. Un cessez-le-feu a été signé en 1994, mais Bakou et Erevan n'arrivent pas à se mettre d'accord, depuis, sur le statut de la région.