Grèce: Papandréou appelle ses députés à l'unité, à un "moment dramatique"

Le Premier ministre grec Georges Papandréou a appelé à l'unité jeudi les députés de son groupe socialiste et "à oeuvrer tous ensemble pour surmonter la crise" grecque et européenne à un "moment dramatique".
M. Papandréou, s'exprimant devant son groupe parlementaire lors d'une réunion de crise convoquée quelques heures avant un remaniement du gouvernement, a appelé les députés de son parti, le Pasok (socialiste), à "comprendre le moment dramatique" que le pays traverse et à "oeuvrer tous ensemble pour surmonter la crise".
"Nous avons devant nous des négociations difficiles et les jours prochains sont cruciaux", a dit M. Papandréou, qui fait face à une fronde au sein des députés de son parti sur l'opportunité d'un nouveau plan d'austérité destiné à sécuriser une deuxième aide de l'UE et du FMI.
"Le pays traverse des moments critiques et il faut la stabilité", a-t-il ajouté, après avoir longuement salué le soutien apporté jeudi à la Grèce et à son action par le président français Nicolas Sarkozy.
"Le défi est devant nous, le moment est historique. Soit l'Europe va écrire l'Histoire, soit l'Histoire va effacer l'Union européenne", a ajouté le Premier ministre. Il a déploré une "cacophonie" et "des erreurs" au sein de l'UE, mais a salué l'effort de ses partenaires pour mettre en place "une gestion collective" de la crise de la dette grecque.
"Nous ne pouvons pas déserter (...) je comprends la colère mais elle ne suffit pas", a-t-il insisté, alors que deux députés socialistes ont démissionné dans la matinée, après la défection d'un troisième.
Le groupe socialiste parlementaire, qui dispose d'une courte majorité de 155 députés sur 300, est toutefois apparu soudé, applaudissant longuement son chef à son arrivée à la tribune, puis à plusieurs reprises lors du discours.
La réunion, convoquée au dernier moment par le Premier ministre sous la pression de ses troupes, devait se poursuivre à huis clos, donnant l'occasion aux contestataires de s'exprimer, avant l'annonce prévue d'un remaniement dans la soirée.
Reconnaissant des "erreurs et défaillances", M. Papandréou a promis un nouveau gouvernement "avec plus de cohésion et d'efficacité". "Ensemble, nous sortirons la Grèce de la crise, a-t-il lancé.
Il a aussi souligné qu'il poursuivrait la recherche d'une "entente nationale" malgré le refus général opposé jusque là par l'opposition, et réitéré mardi notamment par la droite, en dépit de discussions portant sur l'ouverture du gouvernement au delà des rangs socialistes.