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Économie - Industrie

Les constructeurs automobiles investissent en chaîne au Royaume-Uni

Les constructeurs automobiles multiplient les investissements au Royaume-Uni, une bonne nouvelle pour un secteur qui avait fortement souffert de la crise comme pour le gouvernement qui veut rééquilibrer l'économie britannique en relançant les industries manufacturières.
Mercredi, le patron de Renault-Nissan Carlos Ghosn s'est rendu en personne chez le Premier ministre David Cameron, au 10, Downing Street, pour annoncer que la nouvelle version du tout-terrain de loisirs Qashqai, le modèle fétiche de Nissan, serait comme les précédentes, conçue et fabriquée au Royaume-Uni.
Le constructeur japonais investira au passage 195 millions de livres (215 millions d'euros) dans ses usines britanniques, ce qui sauvegardera plus de 6 000 emplois.
Jeudi, le constructeur allemand BMW a annoncé à son tour un investissement d'un demi-milliard de livres sur trois ans en Grande-Bretagne, en vue d'y fabriquer les futurs modèles de la Mini.
Cette voiture ultracompacte, symbole de l'Angleterre des « sixties » et modernisée en 2001 par BMW, continuera à être assemblée à Oxford, au nord-ouest de Londres, de quoi préserver 5 000 emplois.
Ces annonces font suite au redressement spectaculaire de Jaguar et Land Rover (JLR), les deux marques de luxe britanniques appartenant à l'indien Tata Motors, qui a annoncé il y a quelques mois vouloir investir un milliard de livres par an au Royaume-Uni sur les cinq prochaines années.
Ces nouvelles sont d'immenses encouragements pour l'industrie automobile britannique, passée presque totalement sous pavillon étranger au cours des dernières décennies, et qui avait vécu des années noires durant la récession de 2008-2009.
Face à la chute des ventes mondiales de voitures, les constructeurs installés au Royaume-Uni avaient été forcés de réduire la voilure, mettant à l'arrêt certaines usines pendant plusieurs mois et multipliant les suppressions de postes.
Le gouvernement (dirigé à l'époque par le travailliste Gordon Brown) avait même, pour la première fois dans l'histoire du pays, instauré une prime à la casse afin de soutenir les ventes.
Des sacrifices temporaires imposés aux salariés en accord avec les syndicats (baisses de salaires, chômage technique...) avaient permis de limiter les licenciements et de préserver une main-d'œuvre hautement qualifiée, fruit des importants investissements injectés par les constructeurs étrangers - notamment japonais et américains - dans les années 1980 et 1990.
Cette vigueur retrouvée va aussi dans le sens du gouvernement qui veut relancer les exportations industrielles, un des principaux axes de sa stratégie dite de « rebalancing » (rééquilibrage). Les Qashqai, Jaguar et autres Mini produites au Royaume-Uni sont en effet exportées dans le monde entier, et contribuent à réduire le déficit commercial britannique.
L'objectif ultime de cette stratégie est de réduire le poids disproportionné dans le produit intérieur brut (PIB) des services, en particulier bancaires, qui s'est révélé un talon d'Achille durant la crise financière. L'industrie ne pèse qu'environ 20 % du PIB britannique, alors que les services en représentent plus des trois quarts.
M. Cameron a dûment salué dans ces annonces « un extraordinaire vote de confiance dans l'avenir de l'industrie britannique ».
Un optimisme partagé par Tim Urquhart, analyste du cabinet IHS Global Insight. Selon lui, ces investissements « sont cruciaux pour le maintien de la position stratégique du Royaume-Uni comme centre européen majeur pour la construction automobile, alors que la mode dans la région est d'investir dans les pays d'Europe de l'Est, où la main-d'œuvre coûte moins cher ».
© AFP

Les constructeurs automobiles multiplient les investissements au Royaume-Uni, une bonne nouvelle pour un secteur qui avait fortement souffert de la crise comme pour le gouvernement qui veut rééquilibrer l'économie britannique en relançant les industries manufacturières.Mercredi, le patron de Renault-Nissan Carlos Ghosn s'est rendu en personne chez le Premier ministre David...

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