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Liban - Manifestation

Naksa : Le Liban déterminé à empêcher aujourd'hui la réédition des incidents sanglants du 15 mai

Les mesures prises par l'armée libanaise seront respectées, affirment l'OLP et le Hamas, mais des voix discordantes persistent.

La Finul a pour sa part redoublé d'efforts pour essayer de contenir d'éventuels incidents aujourd'hui./

L'armée libanaise ayant pris la décision d'interdire toute manifestation au sud du fleuve Litani, les informations concernant les préparatifs prévus pour commémorer la naksa étaient plutôt contradictoires hier.
Des sources palestiniennes ont affirmé qu'une manifestation aura lieu à 5 km de la frontière, mais d'autres avançaient que les rassemblements se feraient seulement à l'intérieur des camps. Quoi qu'il en soit, tout semble indiquer que toutes les mesures seront prises pour éviter la réédition de ce qui s'est passé lors de la commémoration de la nakba (10 morts du fait des tirs israéliens).
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a mis en garde contre toute violation des frontières et annoncé le renforcement des positions de l'armée israélienne sur le terrain. L'armée libanaise a renforcé elle aussi ses positions dans le secteur de la porte de Fatmé et déclaré zone militaire la région frontalière sur une superficie de 5 km. La Finul, pour sa part, a redoublé d'efforts pour essayer de contenir d'éventuels incidents. Une réunion tripartite a eu lieu jeudi à Naqoura entre Libanais et Israéliens, sous la supervision de la Finul, pour contenir l'événement.
Tous ces facteurs réunis ont provoqué un recul chez les protagonistes palestiniens et libanais qui planifiaient pour le rassemblement. Cela signifie-t-il pour autant que les manifestations vont être annulées ? Les informations à ce propos sont plutôt confuses. Des responsables palestiniens haussent le ton, disant que rien n'arrêtera les manifestants, et d'autres, au contraire, se montrent plus conciliants.
L'Autorité palestinienne et le Hamas affirment qu'ils respecteront à la lettre les directives de l'armée libanaise. Mais le chef militaire du Fateh, Mounir Maqdah, déclare à L'Orient-Le Jour que « plus de 70 000 personnes vont se retrouver dimanche dans la région frontalière. Les manifestants vont venir de tous les camps palestiniens et d'institutions libanaises propalestiniennes. Il y aura également des étrangers qui viennent à l'occasion pour soutenir notre cause ».
« Notre manifestation sera pacifique, assure M. Maqdah. Nous l'avions décidé officiellement lors de l'incident du navire de la liberté sur lequel les Israéliens avaient tiré, tuant sans remords ceux qui étaient venus défier le blocus imposé à nos frères (à Gaza). Notre message est clair : nous souhaitons que le monde sache que nous ne renoncerons pas à notre droit au retour. »
À la question de savoir si les mesures prises par les autorités pour éviter toute friction à la frontière allaient être respectées en cas de manifestation, il répond : « Lorsque nous humons l'odeur de notre terre, rien ne nous effraie. Nous sommes prêts à défier tous les obstacles et tous les barrages, et à marcher pieds nus sur les mines si besoin est. »
L'avis de l'Autorité palestinienne est plus nuancé. « Nous participerons à la manifestation si tout se déroule comme il se doit », affirme Hicham Debsi, responsable de l'OLP. « Mais nous respecterons avec rigueur les règles et les directives imposées par l'armée libanaise. Nous ne tomberons pas dans le piège d'une provocation quelconque. Nous ne prendrons pas la responsabilité de mettre le Liban en danger, sous aucun prétexte », assure-t-il.
Tel est aussi le point de vue du Hamas. « Nous respecterons à la lettre les décisions de l'armée. Notre seul ennemi, c'est Israël. Nous ne permettrons à personne de créer la moindre tension entre nous et les autorités libanaises », affirme Ali Baraké, responsable au sein du mouvement.

Réactions libanaises
Du côté libanais, alors que le Hezbollah se refuse à tout commentaire à ce sujet, l'ancien vice-président de la Chambre Élie Ferzli déclare appuyer sans hésitation la manifestation de dimanche et ne voit pas pourquoi elle serait annulée. « Comme il n'y a pas de paix qui se profile à l'horizon, dit-il, et que la communauté internationale et les Israéliens ont tourné la page du droit au retour, il est normal que les factions palestiniennes aillent clamer haut et fort leur attachement à leur territoire. Je ne crains pas d'escalade en ce jour. Par contre, nous risquons incessamment de voir se déclencher une guerre israélienne contre le Liban et la Syrie. Le statu quo qui sévit en Israël devient étouffant. L'horizon stratégique devient étroit. Les Israéliens souhaitent aller de l'avant et n'ont qu'une option pour ce faire, la guerre. »
Élias Atallah, chef de la Gauche démocratique et membre du secrétariat général du 14 Mars, affirme de son côté qu'il est contre ce déploiement de forces à la frontière dans le contexte actuel et voit dans la manifestation de dimanche, si elle a lieu, une tentative de détourner les regards de ce qui se passe en Syrie. « Je ne vois pas comment ce rassemblement peut servir les intérêts de la cause palestinienne. Le régime syrien, dans une tentative de fuite en avant, essaie d'utiliser encore une fois le Liban et de le lier à son sort », lance-t-il.
Enfin, au sein du CPL, le député Alain Aoun souligne que sa formation « encourage le droit à l'expression. Cela est d'autant plus vrai que les manifestants ont assuré qu'ils seront pacifiques ».
L'armée libanaise ayant pris la décision d'interdire toute manifestation au sud du fleuve Litani, les informations concernant les préparatifs prévus pour commémorer la naksa étaient plutôt contradictoires hier.Des sources palestiniennes ont affirmé qu'une manifestation aura lieu à 5 km de la frontière, mais d'autres avançaient que les rassemblements se feraient seulement à...

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