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Lifestyle - Environnement

À Berlin, des écologistes aident les crapauds à traverser la rue

Quand il croisait une fée, le crapaud de jadis espérait que d'un baiser elle le transforme en prince charmant. De nos jours, il aspire seulement à ce qu'elle l'aide à traverser la route pour ne pas finir écrasé. La magicienne des temps modernes s'appelle Barbara Neuhaus. Elle n'a ni robe étoilée ni baguette magique, mais un gilet jaune fluorescent, pour être vue dans l'obscurité, et un seau bleu. Et elle fait partie d'un groupe de Berlinois, qui, le printemps venu, vole au secours des batraciens menacés.
Partout dans l'Union européenne, des associations protectrices de la nature ont tiré la sonnette d'alarme, soulignant l'importance des batraciens dans la chaîne alimentaire. Grands consommateurs de moustiques, ils sont à leur tour mangés par les oiseaux ou les ratons laveurs. Il est cependant établi que près de 30 % des différentes espèces sont menacées d'extinction dans l'UE, et peu ou prou le même nombre en Allemagne.
« Tout a commencé il y a quinze ans, avec madame Ackermann. Elle ne pouvait plus supporter de les voir morts sur la route », explique Mme Neuhaus. « Au début, je transportais seulement ceux devant chez moi toute seule avec ma fille, raconte Eva Maria Ackermann, kinésithérapeute de profession. Mais peu à peu, j'ai eu trop à faire et j'ai demandé de l'aide. »
Les beaux jours venus, ces amphibiens qui hibernent dans la forêt se mettent en marche pour frayer dans la mare voisine. La femelle porte sur son dos le mâle, deux fois plus petit. Mais avant d'y parvenir, ils doivent traverser la route où les voitures roulent à 50km/h, voire plus. Un panneau de signalisation prévient les automobilistes, mais les animaux « n'ont aucune chance de survivre », constate Mme Ackermann.
Pour mettre fin au carnage, Mme Ackermann et ses comparses, soutenus par la Fédération de la protection de la nature, NABU, ont installé au bord de la route des barrières en plastique, d'environ 40 centimètres de haut, le long desquelles sont enterrés à intervalle régulier des seaux en plastique. Les crapauds longent la barrière à la recherche d'un passage et tombent dans les seaux où leurs sauveurs les recueillent, matin et soir. « Cela me fait plaisir de venir en aide à tous ceux qui en ont besoin », déclare Evelyn Maier, mère de famille chargée de la ronde dès potron-minet. Une vingtaine de volontaires bénévoles se relaient près de neuf mois par an pour la survie des batraciens. Après la ponte des œufs et l'été passé dans la mare, les crapauds regagnent la forêt aux premiers frimas.
Il y a deux ans, près de 4 000 amphibiens ont fait la navette dans ce quartier berlinois. En 2010, ils étaient près de deux fois moins : 2 500, selon Mme Maier. Car non seulement ces amis de la nature secourent les crapauds, mais ils en font le décompte, allant jusqu'à noter l'endroit où ils ont été recueillis. Selon la Fédération NABU, des milliers d'amphibiens de différentes sortes vivent à Berlin. Il n'existe pas de statistiques pour l'ensemble de l'Allemagne ou pour l'Union européenne.
Dans ce pays, qui a le réseau routier le plus dense du monde - plus de 600 000 kilomètres, NABU estime que des millions d'amphibiens sont écrasés chaque année par les automobiles. Mais il existe d'autres raisons à leur déclin : la pollution de l'eau, des sols, de l'atmosphère et la destruction de leurs habitats, mares et forêts. « Pour vraiment les protéger, il faudrait construire un tunnel sous la route. Nous nous employons à persuader la municipalité », explique Mme Ackermann. Mais cette installation coûte cher - jusqu'à 500 000 euros - et les finances de Berlin sont perpétuellement dans le rouge...
(Source : AFP)
Quand il croisait une fée, le crapaud de jadis espérait que d'un baiser elle le transforme en prince charmant. De nos jours, il aspire seulement à ce qu'elle l'aide à traverser la route pour ne pas finir écrasé. La magicienne des temps modernes s'appelle Barbara Neuhaus. Elle n'a ni robe étoilée ni baguette magique, mais un gilet jaune fluorescent, pour être vue dans...

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