Dans les coulisses de la prostitution masculine : la violence est le pain quotidien

Associer la prostitution á un visage féminin est chose habituelle. Or cette activité n'est pas exclusivement une affaire de femmes. La prostitution masculine connaît elle aussi un fort développement au Liban. Coups, blessures, agressions, abus sexuels sont également monnaie courante dans certains quartiers difficiles. Dans certains immeubles de Chiyah, Aïn el-Remmaneh et Tripoli, des hommes sans avenir ni espoir ne connaissent de la vie que le pire. Sur fond de pauvreté et de disparité sociale, la prostitution des garçons mineurs et d'adultes est fréquente. Comment résister aux offres des clients qui sont prêts à payer 1 500 dollars ? La drogue aussi fait des ravages chez des jeunes qui commencent tout juste leur vie.
Bassam, 21 ans, se prostitue depuis 6 ans. Le jeune homme est sympathique. Il est impatient d'aller acheter sa dose de cocaïne. Il assume pleinement son « métier » et fait son entrée dans le monde du sexe pour une raison bien précise : pouvoir assurer sa consommation de drogue. « Je voyais les autres gars gagner de l'argent avec la prostitution, j'ai décidé d'en faire autant. Mais le plus difficile est d'accepter des pratiques homosexuelles quand on est hétéro. Le métier de gigolo malheureusement rapporte peu », déclare-t-il. La prostitution masculine, elle aussi, a son milieu et revêt ses propres spécificités. Cependant, les hommes partagent avec les femmes la même détresse et plongent au cœur d'un système tenu encore plus par la violence physique, la drogue, l'argent et les pressions familiales.