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Liban - Polémique

Entre les deux versions sur l’affaire des télécoms, Honein donne raison à Ogero

Le litige entre le ministre sortant des Télécommunications Charbel Nahas, d'une part, et la société Ogero et le directeur général des FSI Achraf Rifi, d'autre part, fait couler beaucoup d'encre. Chaque bord défend son point de vue avec véhémence et présente son propre scénario en contradiction totale avec celui de l'autre. Selon le juriste et ancien député Salah Honein, il appartient au Conseil des ministres de trancher, puisque c'est l'exécutif réuni qui a été à l'origine de la décision.

Selon une source responsable d'Ogero, le 21 mai 2007, conformément à une décision du Conseil des ministres, le gouvernement avait accepté une donation chinoise d'appareils pouvant desservir 50 000 lignes de téléphonie mobile. « M. Marwan Hamadé, alors ministre des Télécommunications, assure notre source, avait envoyé une recommandation au Conseil des ministres pour qu'il accepte le don et qu'il charge Ogero de réceptionner les équipements et de les installer en prévision du lancement de Liban-Télécom. » Le réseau installé aurait dû devenir fonctionnel. Mais, toujours selon la même source, le ministre Gebran Bassil, alors ministre des Télécommunications, n'avait pas donné son aval pour le lancement des 50 000 lignes du nouveau réseau. La ART, l'Autorité régulatrice des télécoms, n'a pas voulu trancher pour des raisons qu'elle considérait réglementaires, et l'affaire en était restée là.
Il y a 3 mois, le ministre Nahas a annoncé qu'il comptait démanteler le système offert par la Chine et le mettre entre les mains de la société mtc. « Nous avons immédiatement répliqué, indique la source à L'Orient-Le Jour, affirmant haut et fort que nous étions responsables de ce matériel par décision du Conseil des ministres. Le vendredi 20 mai, nous avons appris qu'il avait donné l'ordre aux équipes du ministère de venir démanteler les équipements. Or, en tant que ministre, il n'a pas le droit d'annuler seul une décision prise par le Conseil des ministres. Nous lui avons demandé d'envoyer une recommandation au prochain gouvernement pour lui demander de prendre les mesures qu'il considère adéquates. »
Pourquoi Ogero a demandé aux FSI d'intervenir ? « En apprenant que le ministre comptait avoir recours à la force, poursuit notre source, nous avons demandé que la protection des équipements soit assurée par les forces de sécurité. Nous n'avions pas d'autre choix. Mais toute une mise en scène a été planifiée pour noircir notre image et prétendre que nous avons empêché le ministre de pénétrer dans les locaux. D'ailleurs, s'il n'avait pas planifié "ce film" pour se présenter en victime dans sa guerre médiatique contre nous, pourquoi s'est-il donc fait accompagner par la OTV ? »
Interrogé par L'Orient-Le Jour, Ibrahim Kanaan, député du Bloc de la réforme et du changement, n'a pas voulu rentrer dans les détails de l'affaire, affirmant : « Ce qui est essentiel, c'est le fait que l'on interdise à un ministre d'agir conformément à ses prérogatives. Cela fait un bon bout de temps que le ministre Nahas se plaint des agissements du président d'Ogero Abdel Meneem Youssef. Cela est dû au fait que cette société ne veut pas respecter les prérogatives du ministre, qui, selon la Constitution, sont absolues. » « Une des conséquences de cette attitude irresponsable est que la relation entre les deux bords est en permanence conflictuelle », a-t-il ajouté. Selon le député du Metn, « les services de renseignements des FSI et toutes les administrations relevant de la présidence du gouvernement ne respectent pas les lois et agissent comme si les institutions étatiques constituent des biens personnels qu'ils peuvent gérer à leur guise ». « Le président Michel Sleiman, poursuit-il, a déclaré à maintes reprises qu'il est le chef suprême des forces armées du pays. Il est donc de son devoir - d'autant plus que c'est lui qui a nommé le ministre de l'Intérieur - de prendre les mesures nécessaires à l'encontre de ceux qui ont violé la Constitution. » Quelle sorte de mesures ? « Celles qu'il considère adéquates, réplique M. Kanaan. Il peut par exemple déférer le général Achraf Rifi devant les autorités compétentes. »
Selon l'ancien député Salah Honein, seul le Conseil des ministres est habilité à décider du sort de ces lignes puisque c'est lui qui les avaient confiées à Ogero. « Dans les procédures administratives, explique-t-il, il y a un parallélisme de forme. C'est-à-dire, quand une décision est prise par le Conseil des ministres - et c'est le cas dans cette affaire - elle ne peut être défaite que par un Conseil de ministres. »
Selon une source responsable d'Ogero, le 21 mai 2007, conformément à une décision du Conseil des ministres, le gouvernement avait accepté une donation chinoise d'appareils pouvant desservir 50 000 lignes de téléphonie mobile. « M. Marwan Hamadé, alors ministre des Télécommunications, assure notre source, avait envoyé une recommandation au Conseil des ministres pour qu'il...

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