« Nos derniers contacts avec le CNT nous confirment que celui-ci devrait désigner prochainement son représentant permanent à Paris », a rapporté de son côté le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero. « Nous y travaillons activement avec le CNT avec qui nous entretenons des relations très étroites et régulières : les représentants du CNT sont reçus au plus haut niveau, notre ambassadeur Antoine Sivan les rencontre quotidiennement à Benghazi », a-t-il précisé.
Parallèlement, la Jordanie a annoncé qu'elle reconnaissait le CNT comme « représentant légitime » du peuple libyen. Le ministre jordanien des Affaires étrangères Nasser Jawdeh a en outre indiqué que son pays « nommera prochainement un envoyé permanent à Benghazi pour renforcer la coordination avec le CNT », a ajouté l'agence officielle Petra. Même son de cloche du côté de Moscou, qui considère le CNT comme un « partenaire légitime » de négociation sur l'avenir de ce pays.
Malgré ces avancées diplomatiques, la situation sur le terrain ne semblait pas se calmer. L'OTAN a déversé à l'aube un déluge de feu sur Tripoli, faisant trois morts et des dizaines de blessés, selon le régime. Les raids ont duré plus d'une demi-heure et ont été particulièrement violents : boules rouges éclairant le ciel, sifflements de bombes, vrombissement des avions de chasse volant à basse altitude. À l'hôtel Rixos hébergeant les correspondants de la presse internationale, construit en grande partie en bois, les explosions ont fait trembler tout le bâtiment.
Le porte-parole du gouvernement libyen, Moussa Ibrahim, a par ailleurs indiqué que l'Alliance avait mené son attaque contre une caserne de la garde populaire, des unités de volontaires qui épaulent l'armée, pas loin de la résidence de Mouammar Kadhafi. L'OTAN a affirmé de son côté avoir frappé un entrepôt de véhicules militaires.
Avec ces bombardements intensifs, l'OTAN, aux commandes depuis le 31 mars de l'intervention internationale, espère précipiter la chute du régime libyen. « On se dit qu'il faut (...) augmenter le rythme de nos opérations pour que le fruit tombe tout seul », a indiqué un haut responsable militaire de l'OTAN, ajoutant que l'objectif est que « fin juin, début juillet Kadhafi soit tombé ». Un point de vue partagé par le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, précisant lors des questions d'actualité à l'Assemblée nationale que « le régime du colonel Kadhafi subissait de nombreuses défections et que l'opposition s'organisait ».
Les raids sont intervenus quelques heures après l'annonce de Paris de l'envoi d'hélicoptères pour des frappes au sol « plus précises ». Londres n'a pas encore décidé s'il allait ou non déployer des hélicoptères, a assuré de son côté le secrétaire d'État aux Forces armées, Nick Harvey, contredisant des informations venues de France la veille.
(Source : agences)
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