Rechercher
Rechercher

Actualités

Commémoration de la "Nakba" : les tirs israéliens font cinq tués au Liban et quatre en Syrie

Cinq personnes ont été tuées dimanche par des tirs israéliens à la frontière entre le Liban et l'État hébreu au moment où des réfugiés palestiniens manifestaient du côté libanais pour commémorer la Nakba ("catastrophe"), selon les services de sécurité libanais.

Toute la région côté israélien a été décrétée zone militaire interdite d'accès, selon les autorités israéliennes./

Rassemblés à l'occasion du 63e anniversaire de l'exode des Palestiniens après la création d'Israël en mai 1948, des milliers de réfugiés venus de différentes régions libanaises s'étaient rassemblés dans la localité frontalière de Maroun ar-Ras, à un kilomètre de l'État hébreu.
La tension est montée d'un cran lorsque des dizaines de jeunes manifestants ont franchi le cordon de l'armée pour s'approcher des barbelés, et ont commencé à lancer des pierres en direction des soldats israéliens de l'autre côté.
"Par notre âme, par notre sang, nous nous sacrifions pour toi Palestine", criaient-ils en accrochant des drapeaux palestiniens sur les barbelés.
Les soldats ont réagi en tirant sur les manifestants, selon les services de sécurité libanais.
"Deux personnes ont été tuées par des tirs israéliens", selon une source des services de sécurité sous couvert de l'anonymat.
Dix personnes ont été blessées au même endroit, également par des tirs israéliens, avait auparavant affirmé à l'AFP un porte-parole de l'armée. Les médias arabes font eux état de cinq tués.
Les organisateurs de la manifestation, placée sous le slogan "marche pour le retour en Palestine", ont mis fin à l'événement.
Plusieurs dizaines de bus transportant hommes, femmes et enfants étaient partis le matin de la Békaa (est), du nord et du sud vers Maroun ar-Ras, située à un kilomètre de la frontière israélienne.
Les bus portaient des noms de localités arabes abandonnées par les habitants après l'exode ayant suivi la création d'Israël comme Haïfa ou Oum el-Fahm.
"Le but de la marche est de rappeler aux nouvelles générations nées hors des frontières de la patrie que des terres de nos pères et grands-pères ont été volées par les juifs, qu'on a été chassé de là-bas et que nous devons récupérer ces terres", a affirmé l'un des organisateurs Ayad Abou al-Aynayn.
Toute la région côté israélien a été décrétée zone militaire interdite d'accès, selon les autorités israéliennes.
Les organisateurs de la marche ont affirmé à l'AFP que le Hezbollah, qui s'était engagé dans une guerre destructrice contre Israël en 2006, a participé au financement de l'événement.
Les réfugiés palestiniens au Liban sont estimés entre 300 et 400 000 personnes et la majorité d'entre-eux vivent dans 12 camps surpeuplés et lourdement armés.

Les forces israéliennes ont également ouvert le feu dimanche sur des réfugiés palestiniens venus de Syrie qui voulaient franchir la clôture frontalière érigée sur le plateau du Golan, faisant quatre morts et plusieurs blessés, rapportent les médias israéliens.
L'armée israélienne n'a fait aucun commentaire.
La fusillade a éclaté dans le village de Madjdal Chams, du côté de la frontière contrôlé par les Israéliens, le jour même où les Palestiniens marquent la "Nakba", la "catastrophe" que représente à leurs yeux la création de l'Etat d'Israël en 1948.
Dolan Abou Salah, le maire du village, a précisé à la radio qu'entre 40 et 50 manifestants avaient tenté de franchir la clôture frontalière.
La radio israélienne a déclaré pour sa part qu'un Syrien avait été tué et trois Israéliens avaient été blessés dans la fusillade.
Israël a conquis sur la Syrie le plateau stratégique du Golan, qui domine le lac de Tibériade, durant la guerre des Six-Jours de juin 1967 et l'a annexé fin 1981. Cette annexion n'est pas reconnue par la communauté internationale.

L'armée israélienne a qualifié dimanche d'"acte très grave" l'entrée dans la partie du Golan syrien occupé par Israël de manifestants venus de Syrie, l'imputant à Damas, dans une déclaration de sa porte-parole.
L'armée israélienne a par ailleurs indiqué dans un communiqué avoir blessé des dizaines de manifestants qui avaient pénétré dans la localité de Majdal Chams, dans la partie occupée du Golan, afin d'"empêcher des émeutiers de s'infiltrer en territoire israélien", selon elle.
"C'est un acte très grave et violent qui menace la sécurité des habitants d'Israël et qui viole son territoire", a déclaré à l'AFP la porte-parole, le lieutenant-colonel Avital Leibovitz, en référence à la partie occupée du Golan.
"Des milliers de manifestants du côté syrien ont attaqué notamment avec des pierres nos soldats de l'autre côté et des dizaines d'entre eux ont pénétré en Israël", a-t-elle précisé, ajoutant que les forces israéliennes avaient effectué des "tirs de semonce".
"Le pouvoir en Syrie a organisé cette manifestation violente pour tenter de détourner l'opinion mondiale de ce qui se passe dans ses villes", a-t-elle estimé, en référence à la répression sanglante de la contestation en Syrie.

La "Nakba" s'est traduite par l'exode de quelque 760 000 Palestiniens, point de départ de la question des réfugiés, actuellement au nombre de 4,8 millions avec leurs descendants, répartis pour l'essentiel entre la Jordanie, la Syrie, le Liban et les territoires palestiniens.
Cette commémoration a été marquée par de nombreux incidents depuis vendredi à Jérusalem-Est annexée et en Cisjordanie occupée et a été endeuillée par la mort d'un Palestinien de 16 ans, apparemment touché par une balle, dans le quartier arabe de Silwan, au pied des remparts de la Vieille ville.

Rassemblés à l'occasion du 63e anniversaire de l'exode des Palestiniens après la création d'Israël en mai 1948, des milliers de réfugiés venus de différentes régions libanaises s'étaient rassemblés dans la localité frontalière de Maroun ar-Ras, à un kilomètre de l'État hébreu.La tension est montée d'un cran lorsque des dizaines de jeunes manifestants ont franchi le cordon...