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Économie - Liban - Rapport

Salamé : Les dépôts bancaires devraient augmenter de près de 7 % cette année

Les perspectives économiques régionales pour le Moyen-Orient, l'Afrique du Nord, l'Afghanistan et le Pakistan (MOANAP) ont été au cœur d'une conférence organisée hier à Beyrouth par le FMI et la BDL. À cette occasion, les intervenants ont dressé un bilan plutôt mitigé.

Le représentant permanent du Fonds monétaire international (FMI) au Liban, Éric Mottu, et le gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé, au cours de la conférence hier.


Le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque du Liban (BDL) ont organisé hier à Beyrouth une conférence pour lancer le rapport semi-annuel du FMI sur les perspectives économiques régionales pour le Moyen-Orient, l'Afrique du Nord, l'Afghanistan et le Pakistan (MOANAP).
Ont notamment pris part à cette conférence le représentant permanent du FMI à Beyrouth, Éric Mottu, le gouverneur de la BDL, Riad Salamé, le ministre d'État sortant, Adnan Kassar, ainsi que le député Nabil de Freige et le président de l'Association des banques du Liban (ABL), Joseph Torbey.
À cette occasion, les intervenants ont brossé un tableau plutôt mitigé de la situation économique dans la région comme au Liban, à l'ombre des bouleversements actuels.
Se focalisant notamment sur la conjoncture locale depuis la chute du cabinet, le gouverneur de la BDL a souligné que le pays a connu une période difficile en janvier avant de renouer avec la normale au cours des deux mois qui ont suivi. « Le secteur bancaire a en outre été confronté à une crise », a-t-il ajouté, faisant allusion aux accusations de blanchiment d'argent formulées par le Trésor américain à l'encontre d'une banque locale. « Ceci a poussé la BDL à réagir avec brio, comme en atteste la hausse de 1 % du montant des dépôts au cours du premier trimestre de 2011, comparé à la même période de l'an dernier, et de 3 % par rapport à la fin de l'année 2010 », a-t-il expliqué.
« Nos prévisions indiquent que les dépôts bancaires devraient augmenter entre 5 % et 7 % durant l'année en cours (...). Cette croissance est suffisante pour financer les besoins des secteurs public et privé du pays », a estimé en outre le gouverneur de la BDL.
Au sujet des indicateurs économiques, Riad Salamé a souligné qu'en plus de l'amélioration du montant des dépôts en février et en mars, la balance des paiements a également enregistré une progression au cours de ces deux mois. « En effet, le déficit de la balance des paiements s'était élevé à 778 millions de dollars fin janvier, avant d'enregistrer un excédent de 414 millions de dollars sur l'ensemble de février et de mars », a-t-il indiqué.
M. Salamé a enfin mis en garde contre la perte, en raison de la tension politique actuelle, de certains acquis ayant profité à l'économie locale au lendemain de la crise mondiale. Parmi ces acquis, la baisse des taux d'intérêt constitue l'un des éléments-clés, a-t-il souligné. « En comparant le Liban à certains pays appartenant à la même catégorie (en termes de classement des pays par les agences de notation internationales, NDLR), on se rend compte que ces derniers empruntent en dollar à des taux d'intérêt variant entre 14 et 15 %, tandis qu'au Liban, ces taux oscillent entre 5,25 % et 5,5 % », a-t-il précisé.

Perspectives contrastées du FMI
De son côté, le représentant permanent du FMI au Liban, Éric Mottu, a indiqué que la croissance dans la région MOANAP devrait atteindre 3,9 % en 2011. « Ce chiffre masque cependant des écarts entre les divers pays de la région (...). La croissance devrait ainsi s'élever à 4,9 % dans les pays exportateurs de pétrole, à savoir l'Algérie, Bahreïn, l'Iran, l'Irak, le Koweït, le sultanat d'Oman, le Qatar, l'Arabie saoudite, le Soudan, les Émirats arabes unis (EAU) et le Yémen », a précisé M. Mottu. « Les perspectives pour ces pays s'annoncent bonnes vu que les cours pétroliers ne cessent d'augmenter », a-t-il ajouté à cet égard.
« Grâce à la hausse des cours mondiaux et à l'augmentation de la production de pétrole, le solde global des transactions courantes des pays exportateurs de pétrole devrait plus que doubler pour se chiffrer à 380 milliards de dollars en 2011 (Libye non incluse) », a ajouté le représentant du FMI au Liban.
Quant aux pays importateurs de pétrole (Afghanistan, Djibouti, Égypte, Jordanie, Liban, Mauritanie, Maroc, Pakistan, Syrie et Tunisie), ils devraient, selon M. Mottu, traverser une année difficile avec des prévisions de croissance moyenne de seulement 2,3 % en 2011. « En effet, ces pays devront gérer des tensions aussi bien internes qu'externes. La baisse des échanges commerciaux provoquée par le renchérissement des produits alimentaires et énergétiques devrait en outre alourdir leurs factures d'importation de quelque 15 milliards de dollars, soit en moyenne de près de 3 % du PIB. Ceci se traduira par une hausse de l'inflation et un creusement du déficit public dans ces pays », a ajouté M. Mottu.

Le défi du chômage
Parallèlement, le représentant du FMI au Liban a souligné qu'en dépit des perspectives globalement positives pour les pays exportateurs de pétrole, ces derniers continuent de se heurter à des problèmes structurels, comme celui du chômage des jeunes. « Ce fléau touche tous les pays de la région, qu'ils soient exportateurs ou importateurs de pétrole », a-t-il ajouté à cet égard, mettant l'accent sur la nécessité de stimuler la croissance et de favoriser la création d'emplois, notamment dans les pays où le taux de chômage des jeunes est nettement supérieur à 20 % (Liban, Égypte, Syrie, Jordanie, Tunisie et Maroc).
« En outre, il existe dans la région un sentiment généralisé que le climat des affaires profite injustement à une minorité de privilégiés », a conclu Éric Mottu.
Le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque du Liban (BDL) ont organisé hier à Beyrouth une conférence pour lancer le rapport semi-annuel du FMI sur les perspectives économiques régionales pour le Moyen-Orient, l'Afrique du Nord, l'Afghanistan et le Pakistan (MOANAP).Ont notamment pris part à cette conférence le représentant permanent du FMI à Beyrouth, Éric Mottu,...

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