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Économie - France

L’optimisme, valeur en hausse chez les économistes

De « bonnes nouvelles », voire un « fabuleux destin » comparable aux « Trente Glorieuses » : plusieurs économistes français ont décidé, en ce début de printemps, de jouer la carte de l'optimisme pour tenter de casser l'image d'une France vouée à la croissance molle et aux seconds rôles.
Un discours volontairement positif dans des ouvrages qui regroupent des propositions telles que des investissements massifs dans l'éducation, les transports et la recherche, une relance assumée de l'immigration ou encore des réformes du marché du travail pour favoriser l'emploi des jeunes.
Autant d'idées censées s'appuyer sur les atouts historiques du modèle français, qu'il s'agisse du dynamisme de sa démographie - les fameux « deux enfants par femme » qui distinguent le pays de la plupart de ses voisins - ou de celui des créations d'entreprises (plus de 620 000 l'an dernier).
Et susceptibles de nourrir le débat en vue de la campagne présidentielle de l'an prochain, même si la politique n'est pas la motivation première des auteurs.
Ce qui les a poussé à écrire est surtout la volonté de contrer le « déclinisme » dominant des dernières années, qui a lui-même donné lieu ces dernières années à nombre d'ouvrages, dont le plus emblématique est sans doute La France qui tombe de Nicolas Baverez (2003), un proche de Nicolas Sarkozy.
Début janvier, la France s'était illustrée comme le pays le plus pessimiste du monde, y compris devant l'Irak et l'Afghanistan, dans une enquête internationale abondamment commentée à l'époque.
« Nous étions un peu agacées de voir que les seules personnes qui avaient la parole en France depuis 15 ans étaient celles qui disaient que tout allait mal », résume Karine Berger, auteur avec Valérie Rabault de Les Trente Glorieuses sont devant nous.
Ces deux économistes du secteur privé détaillent ainsi un « business plan » censé permettre à la France d'éviter un « lent déclin » en doublant son taux de croissance d'ici à 2030.
De son côté, Jean-Hervé Lorenzi, le président du Cercle des économistes, qui publie Le fabuleux destin d'une puissance intermédiaire, veut rompre avec « le discours général qui n'était même pas décliniste, mais d'autoflagellation ».
« C'était très exaspérant et très inexact : la vie n'est jamais aussi caricaturale », a-t-il dit à Reuters.
Pour restaurer la confiance, il prône donc entre autres la création d'un contrat de travail unique et une réforme en profondeur de la politique fiscale permettant de mobiliser 150 à 200 milliards d'euros d'épargne privée sur cinq ans.
« Je suis convaincu que si l'on prend des mesures tournées vers le marché du travail des jeunes et l'investissement de long terme, on sera très surpris des résultats macroéconomiques », assure-t-il.
Quant à Michel Godet, professeur au Centre national des arts et métiers, et auteur de Bonnes nouvelles des conspirateurs du futur, il reconnaît que « le pessimisme vis-à-vis de l'avenir, tout comme le rejet de l'économie de marché, font partie de l'exception française et ne datent pas de la crise de 2008-2010 ».
Mais il assure que « l'optimisme est justifié pour l'avenir ». « Nos enfants vivront mieux et plus longtemps que nous »... même s'ils travaillent plus, pour payer la dette que leur auront transmise les générations précédentes, ajoute-t-il.
Ce prospectiviste se dit favorable à l'allongement de la durée du travail, à des allègements de charges sociales réservés aux seniors ou encore à l'abaissement de la majorité électorale à 16 ans « afin de compenser le penchant naturel des élus à s'intéresser aux préoccupations d'un électorat vieillissant » comme le note Michel Godet.
Ce dernier, plus que des propositions, vante des exemples d'itinéraires individuels, d'initiatives locales ou d'entreprises. Comme L'Occitane, le spécialiste des produits cosmétiques à base de plantes et parfums de Haute-Provence créé à Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence) en 1976 et entré à la Bourse de Hong Kong l'an dernier.
Ou encore celui de Sodebo, fondée par un couple de charcutiers il y a près de 40 ans et qui livre aujourd'hui chaque semaine plusieurs millions de sandwiches et plats cuisinés. Reste à savoir si les candidats à la présidence de la République auront l'audace de piocher dans ces différentes boîtes à idées. « Nous sommes dans une phase préalable, estime Jean-Hervé Lorenzi.
Avant de discuter, il faut savoir exactement qui nous sommes, où nous sommes, connaître nos forces et nos faiblesses. »
Le débat est lancé. Et il se poursuit avec certains de ces auteurs sur un site Internet qui a déjà choisi son camp : il s'appelle « Tous optimistes ». (www.tousoptimistes.com).
Un discours volontairement positif dans des ouvrages qui regroupent des propositions telles que des investissements massifs dans l'éducation, les transports et la recherche, une relance assumée de l'immigration ou encore des réformes du marché du travail pour favoriser l'emploi des jeunes.Autant d'idées censées s'appuyer sur les atouts historiques du modèle français, qu'il...

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