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Moyen Orient et Monde - Libye

Les rebelles accusent l’OTAN de « laisser mourir » Misrata

Les puissances occidentales à la recherche d'une solution négociée.

Sur la route reliant Brega à Ajdabiya, des rebelles, sous une tente, fument du haschisch. Youssef Boudlal/Reuters

Le chef militaire des rebelles, le général Abdel Fattah Younès, a accusé hier l'Alliance atlantique de « laisser mourir les habitants de Misrata », troisième ville du pays à 200 km à l'est de Tripoli, assiégée depuis plus d'un mois et demi par les pro-Kadhafi. « Si l'OTAN attend encore une semaine de plus, ce sera la fin de Misrata », a-t-il dit. « L'eau y est coupée, il n'y a plus d'électricité ou de produits alimentaires, il n'y pas plus de lait pour enfants depuis 40 jours, alors que les forces de Kadhafi bombardent tous les jours maisons, mosquées et hôpitaux à l'artillerie lourde », a-t-il ajouté.
L'OTAN, qui a pris le relais le 31 mars de la coalition multinationale, a multiplié les explications après cette sévère mise en cause de son efficacité. L'Alliance « va tout faire pour protéger les civils de Misrata », a déclaré la porte-parole adjointe de l'OTAN, Carmen Romero. C'est « bien notre priorité numéro un », a-t-elle ajouté. « Nous avons procédé lundi à des bombardements autour de la ville, ciblant des équipements de l'armée de Kadhafi », a-t-elle souligné. Mardi, l'OTAN avait annoncé 851 sorties aériennes depuis le 31 mars, dont 334 pour préparer ou effectuer des frappes. « Les opérations continuent au même rythme » et « la précision de nos frappes n'a pas changé », a-t-elle assuré. À Naples, un responsable de l'Alliance atlantique a toutefois souligné la difficulté de la tâche, les forces loyalistes se cachant parmi des civils. Le ministère britannique de la Défense a de son côté annoncé que son aviation avait bombardé six véhicules blindés et six chars de l'armée libyenne dans les régions de Misrata et de Syrte (centre-Nord).
Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a reconnu de son côté que la situation ne pouvait « pas durer ». Le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, a indiqué que Misrata pourrait désormais être ravitaillée par la mer par les insurgés, promettant que la coalition ferait en sorte « qu'à aucun moment les moyens militaires kadhafistes ne puissent l'empêcher ».
Autre bouffée d'oxygène pour les insurgés : un pétrolier a appareillé de la région de Tobrouk (Est) avec la première cargaison de pétrole sous contrôle rebelle à quitter le pays depuis le début des frappes aériennes mi-mars et l'arrêt total des exportations.
Mais les soucis de la rébellion ne se limitent pas à Misrata. Les forces gouvernementales « avancent en direction d'Ajdabiya, aux mains des rebelles. Elles deviennent une menace directe pour cette ville et, au-delà, pour Benghazi », fief de l'opposition, a prévenu le contre-amiral britannique Russ Harding, commandant adjoint de l'opération « Unified Protector », alors que les combats se poursuivaient dans la région de Brega (Est), à quelques dizaines de kilomètres d'Ajdabiya. Mardi, les insurgés avaient dû reculer d'une trentaine de kilomètres vers l'est face aux coups de boutoir de l'armée loyaliste.
Face à cet enlisement sur le terrain, les principaux pays occidentaux impliqués dans le conflit tentaient de trouver une issue négociée à la crise. Les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne tentaient d'ouvrir des canaux de discussion entre les rebelles, d'un côté et, plus indirectement, le régime de Kadhafi, de l'autre, pour les amener à négocier. Des émissaires de ces trois puissances occidentales étaient présents hier à Benghazi alors que la Turquie, le seul membre musulman de l'OTAN, maintenait des contacts avec l'entourage du dirigeant libyen. Mais parce que les deux camps tentent d'imposer leurs conditions, il n'y avait pas encore d'accord pour ouvrir des négociations.
Bien que les insurgés ne soient pas parvenus pour l'instant à obtenir des armes ou un appui direct de la coalition franco-américano-britannique, de plus en plus de voix s'élèvent par ailleurs pour reconnaître le Conseil national de transition (CNT) comme le seul représentant légitime de la Libye. La France, le Qatar et l'Italie ont publiquement annoncé qu'ils reconnaissaient le CNT. Un porte-parole de la rebellion, Chamseddine Abdelmolah, a estimé que les États-Unis devraient suivre sous peu après le retour à Washington de Chris Stevens, l'émissaire américain à Benghazi, où il a passé deux jours.
La Maison-Blanche a lancé une nouvelle mise en garde au colonel Kadhafi, confirmant que ce dernier avait envoyé un message au président Barack Obama mais sans révéler la teneur de la missive. Le porte-parole du président, Jay Carney, a rappelé que M. Obama répétait depuis des semaines qu'un cessez-le-feu en Libye dépendrait « d'actes, et non de mots, (et) d'une fin des violences ».
Au même moment, un ancien parlementaire américain a annoncé qu'il se trouvait en Libye à l'invitation de l'entourage de M. Kadhafi. L'administration américaine a toutefois souligné qu'il s'agissait d'une initiative privée.
(Source : AFP)
Le chef militaire des rebelles, le général Abdel Fattah Younès, a accusé hier l'Alliance atlantique de « laisser mourir les habitants de Misrata », troisième ville du pays à 200 km à l'est de Tripoli, assiégée depuis plus d'un mois et demi par les pro-Kadhafi. « Si l'OTAN attend encore une semaine de plus, ce sera la fin de Misrata », a-t-il dit. « L'eau y est...

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