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Économie - Liban - Conférence

Charafeddine : Le secteur bancaire libanais n’est pas visé par le Trésor américain

Le rôle de la Banque du Liban (BDL) dans le soutien du secteur bancaire et de l'économie nationale, notamment en temps de crise, a été au cœur d'une table ronde organisée au siège du Rassemblement des dirigeants et chefs d'entreprise libanais (RDCL).

Le premier vice-gouverneur de la BDL, Raëd Charafeddine, et le président du RDCL, Fouad Zmokhol, au cours de la table ronde organisée hier.


Le Rassemblement des dirigeants et chefs d'entreprise libanais (RDCL) a organisé jeudi une table ronde sur le secteur bancaire libanais et la politique monétaire à laquelle ont participé le premier vice-gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Raëd Charafeddine, ainsi que plusieurs hommes d'affaires et banquiers.
À cette occasion, le président du RDCL, Fouad Zmokhol, a souligné le rôle crucial du secteur bancaire libanais dans le soutien de la croissance, la concrétisation des projets publics et le refinancement de la dette, via notamment la souscription à des titres souverains. M. Zmokhol a ainsi appelé les différents protagonistes des secteurs public et privé à défendre et à protéger le secteur bancaire, en dépit des différends politiques qui peuvent les opposer. Le président du RDCL a en outre salué les efforts déployés par la BDL pour surmonter les différentes crises qui ont secoué le pays depuis 2005, dont l'assassinat du premier ministre Rafic Hariri, la guerre de juillet 2006, les tensions internes en 2008 et la crise financière internationale de 2009.
« Faisant preuve d'efficacité et d'un haut degré de responsabilité, la BDL a en outre réussi récemment à gérer de manière magistrale la crise qui a affecté la Lebanese Canadian Bank (LCB). En effet, la Banque centrale a vite maîtrisé la situation, pavant la voie au rachat de la LCB par une banque internationale » a-t-il rappelé.
À ce sujet, M. Charafeddine s'est voulu rassurant, affirmant que les accusations de blanchiment du Trésor américain avaient ciblé la LCB et non pas le secteur bancaire libanais en général. « Cela a été confirmé à plusieurs reprises durant nos réunions avec les responsables du département du Trésor américain », a-t-il souligné à cet égard.
M. Charafeddine a par ailleurs énuméré les différentes mesures qui avaient permis à la BDL de faire « figure de modèle » au lendemain de la débâcle de 2009, en aidant les banques et les divers secteurs économiques à éviter les retombées négatives de la crise financière internationale.

Panorama des mesures de la BDL depuis 1992
Le premier  vice-gouverneur de la BDL a en outre souligné le rôle-clé de la Banque centrale dans l'empêchement de toute faillite d'une banque commerciale au cours des 18 dernières années. Cela a été rendu possible, selon lui, grâce aux prérogatives dont jouit la BDL dans les opérations de fusion, qui lui permettent notamment d'accorder des prêts bonifiés dans le but de couvrir les frais inhérents aux fusions. « La BDL a ainsi grâce à cette politique réussi à réformer le secteur bancaire, avec la sortie de 33 acteurs de ce marché au cours de cette période sans que cela n'entraîne la moindre perte pour les déposants. » a-t-il ajouté.
Une autre mesure portait « sur l'interdiction aux banques commerciales d'investir dans des produits financiers à haut risque dans le secteur de l'immobilier ».
La BDL a également veillé, selon M. Charafeddine, à appliquer les normes bancaires internationales résultant des accords de Bâle II, notamment celles liées au niveau des fonds propres dans le passif des banques.
De surcroît, « la BDL a imposé un seuil aux banques commerciales en matière de prêts liés à l'immobilier. Si ce seuil, fixé à 60 %, était dépassé, la banque encourait des pénalités financières. Ainsi, cette limitation a permis de parer aux risques de la spéculation immobilière », a-t-il ajouté.
La BDL a en outre, selon M. Charafeddine, imposé aux banques de distribuer une part moins importante de ses bénéfices et de capitaliser une partie d'entre eux, pour qu'ils servent de soupape de secours au secteur bancaire en cas de crise.

Un impact positif
M. Charafeddine a conclu en dressant un tableau des conséquences positives de ces mesures sur les principaux indicateurs économiques du pays. Ainsi, il a rappelé que la croissance économique du pays avait atteint 9 % en 2008, 8,5 % en 2009 et entre 7 et 8 % en 2010, tandis que l'excédent de la balance des paiements s'est élevé à 7,9 milliards de dollars en 2009, et à 3,5 milliards en 2010. « Le taux de dollarisation des dépôts a, en outre, reculé à 63 % fin 2010 (celui-ci avait même atteint 62,5 % fin septembre 2010 - un plus bas depuis 1999, NDLR), alors que l'inflation s'est élevée à 2,8 % en 2009, et à 4,5 % en 2010 », a-t-il ajouté.
Interrogé par ailleurs par L'Orient-Le Jour sur d'éventuelles retombées de la crise que connaît actuellement les pays arabes sur l'évolution des dépôts, M. Charafeddine a souligné que pour l'instant, aucun effet négatif ne s'est fait ressentir, indiquant que les dépôts ont augmenté de 1,5 % au cours des deux premiers mois de l'année. Ces derniers avaient, rappelons-le, reculé de près de 1,1 milliard de dollars durant le seul mois de janvier, à l'ombre des tensions politiques locales et de la chute du gouvernement. Il s'agissait de la première baisse mensuelle depuis octobre 2008.

Le Rassemblement des dirigeants et chefs d'entreprise libanais (RDCL) a organisé jeudi une table ronde sur le secteur bancaire libanais et la politique monétaire à laquelle ont participé le premier vice-gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Raëd Charafeddine, ainsi que plusieurs hommes d'affaires et banquiers.À cette occasion, le président du RDCL, Fouad Zmokhol, a souligné...

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