Le bloc aouniste persiste et signe : l’Intérieur reste incontournable

Les députés du bloc parlementaire (aouniste) du Changement et de la Réforme ont continué hier de tirer à boulets rouges sur le ministre sortant de l'Intérieur, Ziyad Baroud, et à réclamer ce qu'ils estiment être « leur part » dans la formule gouvernementale actuellement en gestation.
Ainsi, pour Ziad Assouad, ce n'est pas seulement le ministre de l'Intérieur sortant « qui est mauvais, mais également le ministre sortant de la Défense (Élias Murr) qui est très, très mauvais ».
Revenant sur la réunion qui a eu lieu mardi à Verdun au domicile du Premier ministre désigné Nagib Mikati, il a affirmé que ce dernier « n'avait rien proposé » et que le bloc parlementaire du Changement et de la Réforme « ne s'est rien vu proposer ». « Personne ne rentre dans les détails », a-t-il ajouté.
Même son de cloche du côté du député Sélim Salhab qui a souligné que son bloc continue d'insister pour se voir octroyer le portefeuille de l'Intérieur. « Rien n'empêche de désigner Ziyad Baroud à la tête d'un ministère, mais pas à l'Intérieur. » Commentant également la réunion de Verdun, il a déclaré que celle-ci n'avait rien résolu, ni sur le plan de la « participation chrétienne au gouvernement ni concernant le sort du ministère de l'Intérieur ».
Nagi Gharios a lui aussi insisté sur la participation chrétienne au sein du nouveau cabinet et affirmé que « l'époque de la dhimmitude chrétienne est terminée ».
Plus mesuré, Farid Élias el-Khazen a rappelé que le cadre général de la formation du gouvernement se fonde sur la représentativité et sur le poids de chaque courant politique. Il a demandé que le bloc du Changement et de la Réforme puisse par conséquent obtenir le nombre de portefeuilles qui correspond à son poids politique.
« La formation du gouvernement est une affaire proprement interne », a ajouté Farid el-Khazen, et « la part du bloc n'a pas encore été décidée ».
Il a d'autre part souligné que « tout le monde doit faire des concessions afin d'accélérer la formation du cabinet », avant de renouveler la demande de son bloc concernant le ministère de l'Intérieur. « Rien ne justifie que le bloc soit privé du portefeuille de l'Intérieur », a-t-il ainsi affirmé.