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Moyen Orient et Monde - Libye

L’aviation de Kadhafi neutralisée, les troupes au sol prises pour cible

Les combats se poursuivaient hier entre les insurgés et les forces de Kadhafi, alors que la coalition, après avoir neutralisé l'aviation, effectuait des frappes aériennes contre les troupes gouvernementales au sol.

Aux abords d’Ajdabiya, des rebelles prennent une pause entre deux batailles. Aris Messinis/AFP

Après avoir neutralisé l'aviation libyenne, qui « n'existe plus comme force de combat », selon un haut gradé de la Royal Air Force, Greg Bagwell, cité par des médias britanniques, les forces de la coalition internationale effectuaient hier des frappes aériennes contre les troupes au sol du colonel Mouammar Kadhafi. Les avions de la coalition ont effectué 97 sorties au cours des 24 dernières heures, frappant des chars et des batteries antiaériennes, ont annoncé les forces américaines. Les F-16 danois ont effectué leurs premières missions de bombardement.
Les combats faisaient rage hier dans plusieurs villes entre les rebelles et les partisans de M. Kadhafi, au cinquième jour de l'intervention militaire internationale, selon les rebelles et des témoins. Des combats secouent la ville-clé d'Ajdabiya (Est), à 160 km au sud de Benghazi, le fief de l'insurrection. Les habitants fuient en masse la ville. Une colonne de fumée s'élevait au-dessus de la ville, des bombardements et des tirs intermittents étaient entendus. « Ils sont en train de tirer des missiles Grad sur les maisons », a affirmé un résident. Selon lui, les combats se produisaient aux entrées est et ouest de la ville, privée de gaz et d'electricité. Plus à l'ouest, à Misrata (200 km à l'est de Tripoli), 17 personnes, dont cinq enfants, ont été tuées mardi par des snipers et des obus des forces pro-Kadhafi, selon un médecin de l'hôpital. Un témoin et un porte-parole des rebelles ont indiqué que les forces gouvernementales bombardaient hier soir le principal hôpital de Misrata ainsi que des maisons. Un médecin a précisé que des blindés gouvernementaux s'approchaient de l'hôpital. À l'Ouest, à Zenten, les combats continuaient également. À quelques dizaines de km au Nord, à Yefren, « les forces de Kadhafi ont entrepris une offensive meurtrière lundi et mardi, et les combats ont fait au moins 9 morts », selon un habitant. Et à Tripoli, la coalition occidentale a mené hier soir de nouvelles attaques aériennes contre des objectifs civils et militaires, a rapporté la télévision publique libyenne sans donner de précisions. Des habitants de la capitale ont fait état de huit explosions dans l'est de la ville, d'où s'élèvent des colonnes de fumée. Selon la chaîne al-Arabiya, la coalition aurait attaqué la caserne Bab al-Aziziya, complexe officiel de Mouammar Kadhafi.
Le colonel Kadhafi a, lui, défié la coalition internationale. Lors de sa première apparition depuis le lancement de l'offensive, il a affirmé dans la nuit de mardi à mercredi, devant ses partisans rassemblés dans sa résidence-caserne, que son pays était « prêt pour la bataille, qu'elle soit longue ou courte ». Mais le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, s'est montré optimiste sur une issue rapide de la guerre : « Ce sera une opération de courte durée. » Cependant, le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a déclaré au Caire qu'il n'y avait pas de « calendrier » pour la fin des opérations. Mardi, le président américain Barack Obama avait indiqué que les États-Unis avaient réduit de façon « significative » le nombre de survols par leurs avions de la Libye. Il a prévenu que Washington avait d'autres cartes que l'option militaire : « Nous avons mis en place de fortes sanctions internationales. Nous avons gelé ses avoirs. Nous continuerons à utiliser un vaste éventail de moyens de pression contre Kadhafi. » Pour leur part, les pays de l'Union européenne sont parvenus à un accord de principe pour sanctionner le principal groupe pétrolier libyen, la compagnie nationale NOC. De son côté, l'Union africaine a appelé « tous les acteurs à travailler ensemble pour faciliter l'arrêt des hostilités ».
Mardi soir, Paris et Washington avaient annoncé être parvenus à un accord sur la question du rôle de l'OTAN dans le commandement des opérations. Washington a évoqué un « rôle-clef », expression non reprise par la présidence française. Six navires de l'OTAN soutenus par l'aviation ont commencé à patrouiller au large de la Libye, a indiqué hier l'Alliance atlantique. Toutefois, selon un diplomate, les pays de l'OTAN n'ont toujours pas réussi à se mettre d'accord pour que l'Alliance prenne la direction des opérations militaires. « Les discussions se poursuivent », a-t-il dit, et devraient reprendre aujourd'hui. En outre, la première réunion du groupe de contact sur la Libye se tiendra mardi à Londres. Il s'agit de « bien marquer que le pilotage politique de l'opération, ce n'est pas l'OTAN, c'est ce groupe de contact », a encore dit M. Juppé. En soirée, l'Élysée a indiqué que ce groupe de contact sera ouvert à d'autres pays que ceux de la coalition.
Par ailleurs, la chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, a dit hier s'attendre à « de nouvelles annonces dans les jours à venir » de pays arabes participant aux opérations militaires. Le Premier ministre britannique, David Cameron, avait annoncé plus tôt que le Koweït et la Jordanie apporteraient un « soutien logistique » à l'opération. Aujourd'hui, le Parlement turc devrait donner son feu vert à une demande du gouvernement pour l'envoi de navires de guerre au large de la Libye, dans le cadre de l'OTAN, pour faire respecter l'embargo sur les armes imposé à ce pays. Enfin, à la veille d'une réunion du Conseil de sécurité qui fera un premier bilan de l'intervention, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a condamné hier les violences en Libye. M. Ban a appelé les forces de M. Kadhafi à respecter le cessez-le-feu exigé par l'ONU.
(Source : agences)
Après avoir neutralisé l'aviation libyenne, qui « n'existe plus comme force de combat », selon un haut gradé de la Royal Air Force, Greg Bagwell, cité par des médias britanniques, les forces de la coalition internationale effectuaient hier des frappes aériennes contre les troupes au sol du colonel Mouammar Kadhafi. Les avions de la coalition ont effectué 97 sorties au cours des 24...

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