Deux pétards de gros calibre à Adonis, à proximité de la Voix du Liban libre, suscitent l’émotion

Quatre inconnus à bord d'une voiture noire de type 4x4 ont lancé hier deux gros pétards à Adonis, à proximité du local de la radio Voix du Liban libre. Les explosifs ont été lancés de manière consécutive, alors que le véhicule roulait ; le premier a été lancé quelques mètres avant le local de la radio, et le second après le local.
L'incident a suscité l'émoi des habitants de la région, d'autant que le siège de la VDLL est situé à proximité d'un établissement scolaire. Les premières informations ont d'abord fait état de bombes sonores. C'est un expert militaire, dépêché sur les lieux à la suite de l'explosion, qui a affirmé qu'il s'agissait de pétards de gros calibre.
Le patriarche maronite Béchara Raï a aussitôt espéré que cette radio demeure la voix libre, remerciant Dieu que personne n'ait été blessé. « Si tel est le prix de la liberté, alors nous l'acceptons parce que la liberté a toujours un prix », a-t-il dit. Il a également déploré qu'il se trouve encore « des éléments désireux de troubler l'atmosphère ».
De son côté, le président du Conseil général maronite, Wadih el-Khazen, a condamné l'acte contre la Voix du Liban libre. Il a estimé que « l'incident se situe dans le cadre d'un plan visant les organes d'opinion et de parole, qui utilise des méthodes à bas prix ». Il a également dénoncé « une atteinte à la liberté des médias ».
Par ailleurs, Reporters sans frontières a condamné l'incident, évoquant « un acte terroriste dans le cadre de tentatives visant à museler la presse libre et à effrayer les travailleurs de ce secteur ». L'organisation a salué « la Voix du Liban libre, qui se distingue par son objectivité, son courage et son souci de la vérité ».
De nombreuses personnalités politiques ont dénoncé l'incident et contacté la radio, notamment les ministres Tarek Mitri, Ghazi Aridi, Boutros Harb, Jean Oghassabian et Sélim Sayegh, ainsi que les députés Sethrida Geagea, Samy Gemayel, Élie Marouni, Élie Keyrouz, Farid Habib, Nehmetallah Abi Nasr, Alain Aoun et Khodr Habib. De même, le ministre de l'Intérieur et des Municipalités, Ziyad Baroud, a dépêché le chef de la gendarmerie de Jounieh sur les lieux pour recueillir des informations sur l'incident.
Enfin, le centre SKeyes pour la liberté de la presse et de la culture a condamné l'incident qu'il a qualifié de « tentative d'intimidation de la Voix du Liban libre ». Il a aussi invité les autorités « à démasquer et sanctionner les coupables le plus rapidement possible ».