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Économie - Liban - Conférence

Le Liban pourra-t-il profiter des changements régionaux ?

Au cours du Forum de la finance et des affaires organisé hier à Beyrouth, les participants ont souligné les opportunités dont peut bénéficier le Liban à l'ère des bouleversements régionaux, déplorant, en parallèle, l'impact négatif du blocage politique interne sur le développement économique local.

Vue d’ensemble des participants au Forum organisé hier.


Les opportunités d'emploi et d'investissement sur les marchés arabes, à l'ère des changements régionaux actuels, et la place du Liban face à ces mutations ont été au cœur du Forum de la finance et des affaires organisé hier à Beyrouth par la société Confex, sous le patronage de la Banque du Liban (BDL) et auquel ont pris part de nombreux représentants des secteurs public et privé.
À cette occasion, le président de Confex, Rafic Zantout, a souligné que cette conférence avait pour but de contribuer à définir les obstacles qui entravent le développement économique du Liban en vue de déterminer les solutions appropriées. « En ces temps de crises politiques dans la région, le Liban doit redevenir un pôle d'attraction pour les investisseurs », a-t-il souligné.
De son côté, le gouverneur de la BDL a rappelé les taux de croissance élevés enregistrés au Liban au cours des trois dernières années, soulignant la nécessité de maintenir cette croissance en 2011 en vue de générer de nouveaux emplois sur le marché et de maintenir la tendance baissière du ratio de la dette au PIB. « Le deuxième objectif porte sur le maintien des taux d'intérêt actuels », a-t-il ajouté.
Pour atteindre ces deux objectifs, plutôt ambitieux dans le contexte politique actuel autant sur le plan local qu'à l'échelle régionale, l'afflux de capitaux en provenance de l'étranger et le maintien de l'activité d'emprunt à son rythme actuel sont deux éléments-clés, a souligné le gouverneur de la BDL.
M. Salamé a en outre précisé qu'il était difficile de déterminer les opportunités que pourrait engendrer la crise actuelle dans les pays arabes, indiquant en parallèle que le maintien de la confiance dans le système bancaire et financier était un gage de réussite pour l'économie libanaise.
« Le secteur bancaire nous a permis de dépasser les crises internes et externes, qu'elles soient politiques ou financières, grâce notamment à la stabilité de la livre par rapport au dollar », a ajouté Riad Salamé.
Le gouverneur de la BDL s'est par ailleurs attardé sur les effets inflationnistes que risque d'engendrer la hausse mondiale des prix des matières premières, à l'ombre des troubles politiques régionaux. « La BDL ne dispose pas des moyens pour contrôler cette flambée, mais a la capacité de limiter les répercussions négatives de cette hausse des prix sur l'inflation au Liban, et cela en maîtrisant le niveau de liquidités sur le marché et en préservant la parité dollar/livre », a-t-il ajouté.
M. Salamé a enfin insisté sur l'urgence de l'application de certaines réformes économiques, en vue de limiter le déficit budgétaire et d'améliorer les conditions sociales.
De son côté, le député Nabil de Freige a souligné que la crise financière internationale de 2008 s'est avérée être une opportunité économique pour le Liban grâce à la politique économique et financière du Premier ministre de l'époque, Fouad Siniora. « En effet, M. Siniora a su mettre en place des politiques qui incitent à l'investissement. En parallèle, la politique monétaire de la Banque du Liban (BDL) pendant la crise a été une réussite », a ajouté M. de Freige.
Il a en outre souligné que de 2007 à 2009, le Liban a enregistré les taux de croissance les plus importants de son histoire, soulignant toutefois que cette croissance n'avait pas bénéficié de manière équitable aux différents secteurs économiques et régions du pays, ce qui a entravé la création de nouveaux emplois à plus grande échelle. Selon M. de Freige, cela est également dû au report des projets de réformes prévus dans le cadre de la conférence Paris III, en raison de la paralysie de certaines institutions, dont le Parlement, au cours de la période précédente.
Au sujet de la création d'opportunités d'emplois et d'investissement - thème principal de la conférence -, le président de la Chambre de commerce, d'industrie et d'agriculture de Beyrouth (CCIAB), Mohammad Choucair, a souligné que le secteur privé, avec l'appui du secteur public, devrait réaliser de nouvelles études de marchés, à la lumière des changements régionaux. La transition que connaissent les pays arabes pourrait en effet bénéficier aux entreprises locales, à condition que les opportunités soient clairement identifiées, d'où l'importance de ces études, a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le président du syndicat du tourisme au Liban, Pierre Achkar, s'est attardé durant son allocution sur les blocages politiques internes et leur impact néfaste sur le développement de certains secteurs. Il a ainsi indiqué à cet égard qu'un projet de loi inclus dans le projet de budget 2010 incitant à l'investissement touristique est bloqué en raison de la non-approbation du budget l'an dernier. « Il existe 40 établissements touristiques, 10 000 opportunités d'emplois et 1,5 milliard de dollars d'investissements quasi suspendus » en raison des tiraillements politiques et de la non-ratification du budget, a-t-il conclu non sans ironie.
Les opportunités d'emploi et d'investissement sur les marchés arabes, à l'ère des changements régionaux actuels, et la place du Liban face à ces mutations ont été au cœur du Forum de la finance et des affaires organisé hier à Beyrouth par la société Confex, sous le patronage de la Banque du Liban (BDL) et auquel ont pris part de nombreux représentants des secteurs public...

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