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Une marée humaine à Beyrouth pour dire "non" aux armes du Hezbollah

Des centaines de milliers de Libanais ont manifesté dimanche à Beyrouth contre l'arsenal du Hezbollah, à l'occasion du 6e anniversaire de la "Révolution du Cèdre" déclenchée après le meurtre de Rafic Hariri dans lequel le mouvement chiite s'attend à être mis en cause.

"Vous êtes la grande famille des martyrs" a déclaré Hariri aux centaines de milliers de Libanais rassemblés Place des Martyrs./

"Le peuple veut faire tomber les armes (du Hezbollah)", scandait la foule, rassemblée sous haute sécurité sur la place des Martyrs au centre-ville, et portant des pancartes proclamant "Non à l'oppression", "Non aux assassinats", "Non au diktat des armes".

"Nous voulons la liberté, le tribunal international et la primauté de l'Etat contre les armes (...), vous êtes la grande famille des martyrs" a déclaré le Premier ministre sortant Saad Hariri, s'adressant aux centaines de milliers de Libanais ayant répondu à l'appel du 14 Mars pour une forte mobilisation ce dimanche.

"Nous sommes là pour annoncer une deuxième Révolution du Cèdre jusqu'à la disparition du mini-État et de l'installation de l'État" de droit, a lancé le chef des Forces libanaises Samir Geagea, l'un des ténors du 14 Mars. "Nous ne permettrons pas que notre destin soit entre les mains des autres. Nous ne voulons pas que le Liban soit au service de l'Iran", ajouté M. Geagea.

"Le Hezbollah a utilisé les armes contre l'État et le peuple libanais", a déclaré pour sa part le président Amine Gemayel, leader du parti Kataëb.

"Non aux armes, oui à la vie. Je participe à ce rassemblement parce que la situation est devenue intenable. Avec les armes (du Hezbollah), il n'y a plus d'État et nous, nous voulons l'État", affirme Adnane Antar, 65 ans, venu de Tripoli (nord). "Cet arsenal illégal doit être interdit", assure de son côté Salim Eid, un chrétien de 46 ans.

Pour Mira, partisane de 22 ans de Saad Hariri, ce sont la vérité sur l'assassinat de Rafic Hariri et le TSL qui sont visés. "Nous ne permettrons pas cela. Si le Hezbollah ne veut pas abandonner son arsenal, que nos leaders nous donnent des armes pour que nous-mêmes en finissons avec cet arsenal". Seul mouvement libanais à ne pas avoir déposé les armes après la guerre civile (1975-1990), le Hezbollah, qui prône la lutte contre Israël, estime que son arsenal est nécessaire pour défendre le pays, tandis que le camp Hariri estime que c'est l'État qui doit détenir le monopole des armes. Vendredi, M. Hariri a laissé entendre que le Hezbollah avait "peur" de la vérité sur l'assassinat de son père le 14 février 2005 à Beyrouth, affirmant que l'arsenal ne lui "servirait à rien face à la vérité". Le TSL doit rendre un acte d'accusation dans lequel des membres du parti chiite seraient désignés, selon de nombreux médias occidentaux. Une éventuelle implication du Hezbollah dans ce meurtre qui a divisé Liban en deux camps, fait craindre une résurgence des violences notamment à caractère confessionnel entre les partisans du parti chiite et ceux du sunnite Saad Hariri. En 2008, des heurts les avaient déjà opposés pendant une semaine faisant une centaine de morts.

"Le peuple veut faire tomber les armes (du Hezbollah)", scandait la foule, rassemblée sous haute sécurité sur la place des Martyrs au centre-ville, et portant des pancartes proclamant "Non à l'oppression", "Non aux assassinats", "Non au diktat des armes".
"Nous voulons la liberté, le tribunal international et la primauté de l'Etat contre les armes (...), vous êtes la grande...