Sacré Goux !

Jean-Pierre Goux Pelletan, Monsieur Cinéma de L'Orient- Le Jour pendant 22 ans, est décédé lundi, en France, à 92 ans, avec toujours la même jeunesse d'esprit que nous lui avons connue.
Il aurait certainement trouvé une formule bien à lui pour tirer sa révérence. Sacré Goux qui est parti sur la pointe des pieds, droit, alerte, discret et disponible à la fois jusqu'au bout, jusqu'à n'en plus pouvoir. Il faisait partie de cette race d'hommes à la modestie désarmante, à la générosité de cœur débordante, respectueux des petits et des grands. Un honnête homme comme on n'en trouve plus beaucoup de nos jours.
Goux, c'était aussi ce personnage pétri d'humour, de l'humour fin, jamais vulgaire, jamais méchant, surtout, et en toute circonstance. Il arrivait toujours avec le mot qu'il faut, provoquant surprise et sourire avant le rire franc et complice parce que l'amour du mot, le sens de la formule, c'était son truc à lui. Chacun de nous lui vouait une sympathie sincère et spontanée, une affection indéfinissable.
Goux, c'était évidemment un de ces pros pour qui le cinéma, les acteurs, la scène, les petits ou grands détails qui font le 7e art n'avaient aucun secret, grâce à son sens aigu de l'actualité, du travail bien fait et d'archives impressionnantes qu'il a cédées gracieusement à la Fondation LibanCinéma. Pour lui, l'information faisait aussitôt l'objet d'un article percutant. N'a-t-il pas, pendant tant d'années, donné une âme et un souffle soutenu à une page hebdomadaire ? Un artiste dans son genre.
Goux, c'est enfin, pour tous ceux qui l'ont connu, un exemple de dignité, de courage, de respect et d'amour de la belle œuvre.
Adieu, l'artiste!