Alors que des appels avaient été lancés sur Facebook pour faire de jeudi une journée de la colère contre le régime, des sites d'opposition basés à l'étranger ont fait état de six morts à Benghazi, la deuxième plus grande ville du pays, située à 1 000 km à l'est de Tripoli. Des « affrontements violents » ont eu lieu hier à Benghazi, faisant en plus des morts 35 blessés, selon les sites al-Youm et al-Manara.
Par ailleurs, des avocats ont manifesté devant un tribunal de la ville, réclamant une Constitution pour le pays, a-t-on ajouté.
Des manifestations violentes ont également eu lieu à Zenten, à 145 km de Tripoli, a rapporté le journal libyen Quryna sur son site Internet.
Plus tôt, Quryna avait fait état sur son site Internet de deux morts mercredi dans des manifestations à al-Baïda, à 1 200 km à l'est de Tripoli. Selon le site, qui cite des « sources de sécurité bien informées », le ministère de l'Intérieur a limogé un haut responsable local des services de sécurité, suite à la mort des deux manifestants. « Les forces de la Sécurité intérieure et des milices des comités révolutionnaires ont dispersé, en usant de balles réelles, une manifestation pacifique de jeunes de la ville d'al-Baïda », faisant « au moins quatre morts et plusieurs blessés », avait indiqué auparavant dans un communiqué Libya Watch, une organisation de défense des droits de l'homme basée à Londres. Des sites d'opposition, dont Libya al-Youm, ont fait état également d'au moins quatre manifestants tués par balles réelles. Des vidéos circulant sur Internet montraient des dizaines de jeunes rassemblés la nuit dernière à al-Baïda, scandant : « Le peuple veut faire tomber le régime », tandis que des voitures prenaient feu, en l'absence des forces de sécurité.
L'appel à la journée de la colère contre le régime ne semblait pas suivi à Tripoli, où des centaines de manifestants prorégime se sont rassemblés dans l'après-midi sur la place Verte au cœur de la capitale. « Kadhafi, le père de tout le peuple », « La foule soutient la révolution et le leader », pouvait-on notamment lire sur les pancartes brandies par les manifestants.
Le mouvement de contestation contre le régime du colonel Kadhafi avait débuté mardi à Benghazi où 38 personnes avaient déjà été blessées dans la nuit de mardi à mercredi. Ces rassemblements hostiles au pouvoir, rares en Libye, sont inspirés par les révoltes dans deux pays frontaliers, la Tunisie et l'Égypte.
Amnesty International, la Grande-Bretagne et l'Union européenne avaient appelé mercredi soir à éviter le recours à la force, tandis que les États-Unis ont demandé à Tripoli de « prendre des mesures spécifiques qui répondent aux aspirations, aux besoins et aux espoirs de son peuple ».
Mercredi soir, des SMS ont été envoyés par « les jeunes de la Libye » sur le réseau de téléphonie mobile, mettant en garde celui qui « oserait toucher aux quatre lignes rouges » : Mouammar Kadhafi, l'intégrité territoriale, l'islam et la sécurité du pays.
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