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Culture - Spectacle

Humour, chansons et poésie pour un brin de sagesse

Présenté par la Mission culturelle française sur les planches du théâtre Monnot, « Le cœur du sage »* de Lionel Briand est un moment de réflexion sur les notions de dialogue, de rencontre et d'échange. Propos toujours d'une brûlante actualité.

Quand un acteur joue à la princesse amoureuse. (Photo Michel Sayegh)

Entre rires, chansonnettes et caricatures, un pan d'histoire où Jérusalem, en l'an 1191, est dans la tourmente. Avec beaucoup de verbiage, voilà une épopée burlesque en ombres chinoises, accessoires de fortune et costumes de bric et de broc.
Le ton est vite donné avec ce tremplin en bois penché et un écran en pan d'étoffe où se profilent minarets et coupoles de Jérusalem sur fond d'un croissant de lune argenté... Simplicité, inventivité, pour un esprit chargé d'humour, de poésie et même d'une certaine philosophie où se confondent chant du muezzin, chant liturgique chrétien et invocations de Yahvé.
Vite, Richard Cœur de Lion, Saladin et François de Sablé, Grand maître des Templiers, vont surgir des oripeaux dextrement transformistes d'un comédien qui endosse en toute célérité la peau de plus d'un personnage.
Flanqué d'un trouvère (aussi bien doué pour les accords d'une guitare ou d'un «oud» que les éructations d'un trombone aux tons cuivrés tout en laissant glisser un filet de notes diaphanes d'une flûte) qui change lui aussi facilement de peau en campant aussi bien un soldat qui jette en toute jubilation du haut d'une tour de l'huile chauffée qu'un prêtre psalmodiant benoîtement ses prières ou un amusant eunuque grassouillet aux seins tombants, pourtant amoureux d'une princesse qui s'avère d'une déplorable cruauté.
Un prélat, des rois, un sultan, une princesse, un troubadour, un eunuque, des sages juif, chrétien et musulman, des chevaliers et autres soldats en armes pour deux comédiens (Lionel Briand et Patrick Ayala) qui font vivre une galerie de personnages hauts en couleur et remplissent la scène de leur chahut et raffut. En toute contagieuse délectation. Avec quand même des redondances qui font planer sur le spectacle quelques moments d'ennui et de lassitude.
Menée tambour battant grâce à une mise en scène nerveuse, signée Hamid-Reza Javdan, cette fantaisie historique toute en teinte de jeux juvéniles, n'en a pas moins un discours d'une bondissante jeunesse et qui n'a pas pris une seule ride, malgré tous les siècles écoulés.
Il s'agit bien entendu d'un conflit qui a dépassé les embrasements du Proche-Orient et où l'on doit, de toute urgence, se pencher sérieusement sur des notions telles que le respect de l'autre, la tolérance, la folie de croire que l'infidèle (comprendre celui qui n'a pas la couleur de notre religion) est toujours un étranger à supprimer et à combattre.
De ces propos décousus (toutes langues confondues comme dans une tour de Babel car on égrène quelques mots d'arabe - écorchés bien entendu ! -, de l'anglais - avec des pommes de terre chaudes dans la bouche -, du latin d'Astérix, du limousin, du persan), avec des personnages cocasses ou caricaturalement majestueux, sitôt nés sitôt disparus, on retient l'inénarrable scène de «hachachins» aux barbes allumées. Mais aussi les volatiles et légers intermèdes musicaux qui ont du punch et du «peps». Mais punch et peps qui ne vont quand même pas au-delà des lignes d'une frivole et innocente ritournelle.
À part le désopilant numéro d'une princesse au cœur d'artichaut et minaudante, il y a cette savoureuse chansonnette à deux, de deux lurons qui s'en donnent à cœur joie, à toute leur énergie de scène. «Yes» disent-ils.
Oui à la liberté, à l'amour, au théâtre, au divertissement, à la paix. Mais que les hommes de bonne volonté entendent donc !

* Le spectacle se donne encore aujourd'hui et demain dimanche à 20h30.
Entre rires, chansonnettes et caricatures, un pan d'histoire où Jérusalem, en l'an 1191, est dans la tourmente. Avec beaucoup de verbiage, voilà une épopée burlesque en ombres chinoises, accessoires de fortune et costumes de bric et de broc.Le ton est vite donné avec ce tremplin en bois penché et un écran en pan d'étoffe où se profilent minarets et coupoles de Jérusalem sur...

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