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Culture - Exposition

Usines désaffectées, fabriques d’imaginaires

Clara Gebran peaufine ses mises en scène. Pour exposer ses photographies d'usines désaffectées, elle a choisi, tout naturellement, les murs défraîchis d'un hangar situé dans la zone industrielle de Bourj Hammoud*.

Il s'agit là de «documenter notre patrimoine industriel». Pour Clara Gebran, les choses sont on ne peut plus claires. Notre pays jouissait, jadis, d'un secteur industriel assez florissant. Mais la guerre et les décennies ont eu raison de ces lieux qui abritaient machines et ouvriers, fabriquant, produisant et participant à l'essor économique du pays. «Mes photos racontent une histoire oubliée. Ou même ignorée», dit l'artiste qui est partie à la découverte de ces grands espaces désaffectés. Ses clichés donnent à voir des hangars défrichés. Un escalier rongé par la rouille. Des bureaux où s'entassent des piles de paperasses. Des fenêtres quadrillées. Un pan de mur tacheté. Point de machines ou d'engins industriels dans ces photos d'usines. La photographe fait un peu plus dans la subtilité. Ou comment représenter dans ses clichés la marque du temps qui passe.
L'une de ses premières expositions, en 1998, était consacrée aux «danseuses orientales». Entre les élans vaporeux et les clichés tout en mouvements, Clara Gebran affirmait haut et fort un talent de photographe qu'elle n'a pas démenti par la suite.
Toujours dans les volutes de la sensualité, de la séduction et de la féminité, elle a exposé, quelques années plus tard, ses autoportraits.
Celle qui avait laissé en pan une carrière (à peine entamée, il est vrai) en gestion et les sciences économiques (parce qu'elle était en train de «louper sa vocation») effectue là un virage thématique de 190 degrés et pose sa lentille sur les usines industrielles. «The industrial factories series» sera le thème de son premier album photographique à
paraître en 2011.
Pour le moment, Clara Gebran s'apprête à sillonner les pays du Golfe, à la recherche des usines désaffectées.
Comment témoigner des instants perdus? En les fixant, à jamais, sur une pellicule d'artiste.

* Usine Abro Arboyan, Bourj Hammoud. Jusqu'au 30 décembre, de 18h00 à 21h00. Tél. : 03/233369.
Il s'agit là de «documenter notre patrimoine industriel». Pour Clara Gebran, les choses sont on ne peut plus claires. Notre pays jouissait, jadis, d'un secteur industriel assez florissant. Mais la guerre et les décennies ont eu raison de ces lieux qui abritaient machines et ouvriers, fabriquant, produisant et participant à l'essor économique du pays. «Mes photos racontent une...

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