La Terre sainte « bouleversée » par le sort des chrétiens d’Irak

« Nous avons été bouleversés par le massacre qui a eu lieu à Bagdad à l'intérieur de l'église Notre-Dame du Perpétuel Secours », a déclaré le patriarche latin de Jérusalem, Mgr Fouad Twal, lors d'une conférence de presse au siège du patriarcat, au cœur du quartier chrétien de la Vieille Ville de Jérusalem. « Ces victimes innocentes s'ajoutent aux milliers de victimes du fondamentalisme et de la violence, fléaux qui frappent l'Irak », a-t-il noté. « Nous condamnons cette violence. C'est pitié que de vider l'Irak de ses habitants chrétiens. C'est triste pour nous, pour les musulmans, pour l'Irak et pour les chrétiens eux-mêmes », a estimé le prélat, la plus haute autorité catholique romaine en Terre sainte. « Nous espérons que même en Irak, la paix reviendra et que certains pourront retourner dans leur pays, leurs maisons, leur églises et leurs villages », a ajouté Mgr Twal, en assurant les chrétiens d'Irak de la solidarité de leurs coreligionnaires de Terre sainte.
Le 31 octobre dernier, une attaque revendiquée par el-Qaëda contre une église syrienne catholique de Bagdad a coûté la vie à 44 fidèles et à deux prêtres, provoquant l'« exode » de plusieurs milliers de chrétiens d'Irak, selon le Haut Commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR).
Concernant la Terre sainte proprement dite, le patriarche latin a fait part de sa « souffrance » devant le blocage des pourparlers de paix israélo-palestiniens, tout en répétant que « l'échec ne doit pas nous laisser dans le désespoir ». « Nous continuons à croire qu'il y a des hommes de bonne volonté dans les deux parties du conflit et dans la communauté internationale, qui mettront leurs énergies en commun », a poursuivi le prélat.
Fait notable, il a exhorté l'UE à s'impliquer davantage dans le processus de paix au Proche-Orient. « L'Europe nous aide financièrement beaucoup. Nous lui demandons de s'impliquer davantage si c'est possible, s'il y a de la place pour elle, c'est toute la question. Jusqu'à présent, elle a été exclue du processus », a regretté l'ecclésiastique.
Les négociations entre Israël et les Palestiniens sont au point mort à la suite du cuisant échec des États-Unis dans leur tentative d'obtenir un nouveau gel de la colonisation juive.