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Liban - Jubilé

« Le Liban ne peut pas être édifié avec l’État du Hezbollah », affirme Amine Gemayel

Le président des Kataëb plaide pour la convivialité et la participation de toutes les parties à l'édification de l'État, en assurant cependant que le Liban ne peut pas être bâti « avec l'État du Hezbollah ».

« La justice n’est pas une vengeance et ne peut pas être un instrument pour condamner une communauté, une religion, un parti ou un État », a affirmé le chef des Kataëb.

Pour le 75e anniversaire de la fondation du parti Kataëb, une cérémonie officielle a été organisée au Forum de Beyrouth en présence d'un grand nombre d'officiels et de partisans. Les présidents de la République, du Parlement et du Conseil étaient respectivement représentés par MM. Ibrahim Najjar, Nohad Machnouk et Hassan Mneimneh.
Après la prestation de serment de nouveaux membres du parti, M. Gemayel a prononcé un discours consacré, dans sa majeure partie, à la crise qui bloque actuellement la vie politique et institutionnelle dans le pays.
Après avoir mis en garde contre toute « modification de la mission du Liban », le chef des Kataëb a déclaré : « Certains parmi nous veulent la sécurité, mais n'arrêtent pas de combattre, plaident pour la souveraineté et continuent de recourir à des forces extérieures, veulent l'indépendance et pratiquent le parti-pris, souhaitent être à un poste de commande mais restent dirigés, se prononcent pour la coexistence et multiplient les menaces et l'intimidation. »
« Nous vivons une crise existentielle, une crise de système, institutionnelle et de confiance », a-t-il ajouté, estimant que « celle-ci commande un retour aux consciences avant un recours aux lois et à la politique, pour rétablir le pacte de coexistence ».

Des voies de communication bloquées
M. Gemayel a ensuite plaidé en faveur de l'édification d'une citoyenneté authentique, réprouvant le fait que tous les projets de réforme réalisés au Liban depuis l'indépendance privilégiaient les communautés plutôt que le citoyen. « Pour consolider la stabilité au Liban et en finir avec les guerres et les crises chroniques, il est important de reconnaître que les causes des hostilités ne sont jamais claires et que les bases des solutions nationales trouvées ne sont pas transparentes. Certains lancent des guerres et acceptent des compromis rien que parce qu'ils en reçoivent l'ordre. Cela n'est pas dû au fait que la scène locale est vulnérable aux immixtions étrangères mais parce que les voies de communication sont bloquées entre les Libanais eux-mêmes », a-t-il dit.
M. Gemayel a insisté sur le fait que toutes les parties libanaises sont « partenaires dans l'édification du pays », avant de plaider en faveur d'une reprise du dialogue « pour éviter que la crise actuelle ne menace la coexistence ». Mettant l'accent sur le pluralisme, la démocratie et l'ouverture qui font la caractéristique du pays, le chef des Kataëb a estimé qu' « il ne suffit pas d'admettre qu'Israël est l'ennemi pour édifier un État », commentant ainsi indirectement un des points autour duquel le discours du Hezbollah s'articule. « Nous devons, pour cela, nous entendre sur une vie commune basée sur le pacte national, l'interaction sociale, le sens de l'État, le rôle du Liban dans son environnement, sur le sens du système et de la participation, sur les principes de la démocratie et de l'entente, sur le respect de la Constitution et de la séparation des pouvoirs, ainsi que sur le règlement du dossier des armes du Hezbollah pour ne pas avoir deux armées au sein d'un même État », a-t-il affirmé.
« En dépit de l'escalade continue, nous répétons que le Hezbollah est une partie inhérente de ce pays. Personne ne dénigre ses capacités ou sa représentativité. Le Liban ne peut pas être édifié sans toutes ses composantes, dont le parti de Dieu, mais il ne peut pas être édifié avec l'État du Hezbollah », a-t-il martelé, en jugeant nécessaire « une entente avec le 8 Mars autour d'une dissociation du conflit politique et de l'action des institutions constitutionnelles », partant du principe que le blocage des institutions affecte les intérêts de la population et non pas ceux des hommes politiques. Il a dénoncé les discours qui « représentent un défi pour l'État », ainsi qu'une « désobéissance non déclarée pouvant peut-être paver la voie à des événements futurs ». « Mais nous annonçons d'ores et déjà que toute atteinte à la sécurité se retournera contre ses auteurs », a asséné M. Gemayel.

Pas de compromis sur le sang des martyrs
Il a réaffirmé qu'« il n'est pas question d'accepter des compromis sur le sang des martyrs » et jugé nécessaire d'unifier les positions autour de la justice « qui n'est pas un projet politique, mais un moyen de parvenir à la vérité ». « À en croire les discours de l'opposition, on penserait que les assassinats ont été perpétrés exprès pour justifier la création du Tribunal spécial pour le Liban. Le TSL n'aurait jamais vu le jour si des mains traîtresses n'avaient pas fauché notre élite nationale et si la justice libanaise n'était pas assujettie à un système de sécurité qui a ravagé le pays et le peuple quinze années durant par l'oppression, la répression, l'injustice et la corruption », a-t-il fulminé.
Et de poursuivre : « La justice n'est pas une vengeance et ne peut pas être un instrument pour condamner une communauté, une religion, un parti ou un État. Elle seule peut lever les accusations de faux témoignage (...), mettre un terme à l'iniquité et raviver la confiance, bien ébranlée aujourd'hui, entre toutes les composantes de la nation. Tant que les suspicions prévalent, le Liban ne pourra être édifié sur des bases stables et claires. »
Après avoir proposé la tenue d'une concertation « historique » pour procéder à « l'évaluation de près de cent ans de vie commune », M. Gemayel a appelé à « un dialogue sans conditions, franc et courageux, autour des thèmes suivants : l'entité libanaise, l'indépendance, la patrie, l'identité, l'État et la Constitution, le système et les institutions, les rites et les confessions, le citoyen et l'individu, la peur et la discrimination, les droits et les garanties, les privilèges et les prérogatives, les nationalismes et les religions, le monde arabe et Israël, l'Orient et l'Occident, la sécurité et la liberté, nos luttes et nos résistances ».
Pour lui, c'est « le seul moyen de parvenir au repentir et au pardon, ainsi qu'à un Liban nouveau et pérenne, bâti sur l'ouverture historique et la réconciliation réelle ».
« Le parti Kataëb ne présente pas une politique nouvelle, mais un entendement nouveau de la politique, en harmonie avec l'évolution de l'humanité et les besoins des sociétés modernes. Il a déjà soumis à ses partenaires des propositions fonctionnelles pour mettre un terme aux crises et renforcer la stabilité et l'indépendance du Liban : la neutralité positive, sans reniement de l'appartenance arabe ou des causes légitimes, la laïcité croyante, sans renoncement aux valeurs et aux enseignements des religions et la décentralisation étendue sans repli dans des cantons », a-t-il fait valoir, avant d'exprimer son soutien aux positions du président Michel Sleiman et de mettre l'accent sur l'importance de la révolution du Cèdre.
Pour le 75e anniversaire de la fondation du parti Kataëb, une cérémonie officielle a été organisée au Forum de Beyrouth en présence d'un grand nombre d'officiels et de partisans. Les présidents de la République, du Parlement et du Conseil étaient respectivement représentés par MM. Ibrahim Najjar, Nohad Machnouk et Hassan Mneimneh.Après la prestation de serment de nouveaux...

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