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Liban - La situation

Le blocage local continue de faire contraste avec les « progrès » de la médiation syro-saoudienne

Avec une opposition moins ouverte au dialogue que jamais, les milieux politiques de la majorité s'interrogent sur les propos « optimistes » qui continuent de filtrer, de temps à autre, au sujet de l'initiative syro-saoudienne. Celle-ci serait, selon des sources, « plus proche que jamais de donner ses fruits ». Lesquels, il est difficile de le deviner.
Dans un entretien à l'agence iranienne IRNA, le président de la Chambre, Nabih Berry, a en effet adopté des positions extrêmement proches de celles du Hezbollah. C'est l'obstination de la majorité qui paralyse les institutions, a-t-il dit. L'obstination, en l'occurrence, c'est le refus de confier l'affaire dite des faux témoins à la Cour de justice. En d'autres termes, de transformer les victimes en accusés. « L'acte d'accusation, lance encore M. Berry, est une opération de chantage contre le Hezbollah ourdie par certaines grandes puissances étrangères. » La diabolisation du TSL est totale.
Face à ces positions, les Kataëb, qui ont célébré le 75e anniversaire de leur fondation, ont remis les pendules à l'heure. Le « dialogue doit se faire sans conditions et non sous la pression des armes et le chantage », a affirmé notamment le chef du parti, Amine Gemayel. « Oui au Hezbollah, comme parti, non au mini-État du Hezbollah », a-t-il également affirmé en substance.
Ce sont donc deux logiques différentes qui continuent de se heurter l'une à l'autre, sans qu'il soit possible de déceler entre elles des points communs politiques.
Pourtant, dans certains milieux, on continue de positiver. L'ambassadeur d'Iran était hier chez Walid Joumblatt, qu'il a officiellement invité en Iran. « Les choses vont vers le mieux », a-t-il lancé à partir de Moukhtara, en allusion à la médiation syro-saoudienne. Dans ce domaine, toutefois, c'est le black-out quasi total.
Ce qui est sûr, cependant, c'est que cette « diplomatie secrète » ne s'accompagne d'aucun assouplissement local sur le fond, même si le ton utilisé par Hassan Nasrallah, dans son dernier discours, a été jugé comme moins dur que les précédents. À ce sujet, notons que le chef de l'État s'est entretenu hier, au téléphone, avec l'émir du Qatar.
Sur la paralysie des institutions, qui est une forme de prise d'otage des intérêts de la population, le chef des FL Samir Geagea a eu hier une réflexion pleine de bon sens. Il a estimé en effet qu'au cours du Conseil des ministres de mercredi dernier, il y a eu effectivement vote, mais un vote masqué, puisque 20 des 30 ministres présents, c'est-à-dire une très large majorité, se sont opposés à... un vote sur l'affaire des faux témoins. « Ce vote masqué, a affirmé M. Geagea, reflète parfaitement l'équilibre politique actuel. »
De l'avis des observateurs, ceux qui continuent de réclamer un vote explicite sur cette affaire poursuivent, en fait, des objectifs n'ayant rien à voir avec l'affaire des faux témoins. Ils cherchent à faire basculer la majorité de leur côté, en faisant pression sur le maillon faible, en l'occurrence, la Rencontre démocratique, qui n'ose plus pour des raisons circonstancielles prendre ouvertement parti contre le Hezbollah.
La seule « bonne nouvelle » entendue hier a été l'annonce que le procureur du TSL Daniel Bellemare a pris ses vacances de fin d'année. Les Libanais peuvent donc dormir sur leurs deux oreilles... jusqu'à 2011.

Avec une opposition moins ouverte au dialogue que jamais, les milieux politiques de la majorité s'interrogent sur les propos « optimistes » qui continuent de filtrer, de temps à autre, au sujet de l'initiative syro-saoudienne. Celle-ci serait, selon des sources, « plus proche que jamais de donner ses fruits ». Lesquels, il est difficile de le deviner.Dans un entretien à...

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