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Liban - La situation

Efforts de dernière minute des pôles du pouvoir pour trouver une issue à la crise

Des efforts de dernière minute étaient déployés hier pour trouver un compromis susceptible d'épargner au pays une secousse majeure, au cas où l'acte d'accusation du Tribunal spécial pour le Liban (TSL), attendu « très prochainement », mettait effectivement en cause des miliciens et responsables du Hezbollah dans l'assassinat de Rafic Hariri, ce qui ne fait presque plus de doute.
Le Hezbollah, qui n'a pas arrêté de menacer de « changer la face du Liban » (dixit Mohammad Raad) si la majorité ne retire pas sa confiance au TSL avant l'acte d'accusation, souhaite ouvrir le dossier dit des « faux témoins », affirmant que ces derniers ont « induit en erreur les enquêteurs, dans un premier temps ».
La question figure en tête de l'ordre du jour du Conseil des ministres qui se tient demain à Baabda, comme le souhaite le 8 Mars. Mais si le Premier ministre l'y a fait figurer, c'est à condition que ce point ne soit pas soumis au vote, en cas de désaccord. Par contre, aucune réaction officielle n'est enregistrée face aux menaces du Hezbollah, qui restent diffuses mais n'excluent pas explicitement un recours à la violence.
Dans un entretien accordé à une chaîne de télévision égyptienne, le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, a rappelé dans ce cadre au Hezbollah que le recours aux armes sur le plan interne « n'est pas une promenade ». Les propos ouvertement confessionnels tenus à Tripoli par le député Mohammad Kabbara sont là, en quelque sorte, pour le rappeler.
Le numéro deux du mouvement Amal, Ali Hassan Khalil, a successivement rencontré hier le chef de l'État et le Premier ministre. Le député a affirmé qu'il reste encore « suffisamment de temps » pour parvenir à un compromis. Une réunion de concertation des ministres du 8 Mars devait se tenir sur ce plan hier en soirée.
Mais un compromis est, par nature, un accord où aucun des deux camps n'obtient tout ce qu'il veut. Or le Hezbollah s'est mis dans une position telle qu'il ne peut plus rien concéder au camp adverse.
Dans un tel contexte, les déclarations de Walid Moallem et d'Alexandre Saltanov à Damas valent-elles grand-chose ? Le ministre syrien des AE et l'envoyé spécial du président Medvedev, en tournée dans la région, ont en effet affirmé hier leur commun attachement à la stabilité du Liban.
Mais comment être sûr de la position syrienne, quand le quotidien Techrine, reprenant une hypothèse russe, rapporte, dans son édition d'hier, que les indices recueillis sur la scène de l'attentat contre Rafic Hariri ont été « falsifiés » par Detlev Mehlis, et que sa voiture a été détruite par une roquette de fabrication allemande tirée à partir d'un avion sans pilote, « comme le prouvent les traces d'uranium enrichi recueillies sur place... ».
Des efforts de dernière minute étaient déployés hier pour trouver un compromis susceptible d'épargner au pays une secousse majeure, au cas où l'acte d'accusation du Tribunal spécial pour le Liban (TSL), attendu « très prochainement », mettait effectivement en cause des miliciens et responsables du Hezbollah...

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