Rechercher
Rechercher

Culture - Cimaises

Arcimboldo, le premier des surréalistes

Un panier de légumes observé à travers un miroir se métamorphose en tête de jardinier alors que, regardée de la même façon, une marmite contenant du poulet devient une tête de cuisinier. Deux des gags picturaux d'une exposition dédiée à Arcimboldo.

Renversé, le panier de légumes devient tête de jardinier.

C'est pour la première fois que les œuvres d'Arcimboldo montrent leurs fantastiques «têtes composées» aux USA et, plus précisément, à la National Gallery of Art à Washington. Seize de ces portraits, bizarres et scientifiquement corrects, ont été groupés sous le titre «Nature et fantaisie». Ils sont accompagnés d'œuvres de Léonard de Vinci (Têtes grotesques) et de Dürer (Touffe de primevères) qui montrent cette obsession du XVIe siècle pour le naturalisme et le
saugrenu.

Au-delà du cabinet de curiosités
Passionné de botanique comme ses contemporains, Giuseppe Arcimboldo (originaire de Milan, 1526-1593) a cueilli dans le monde végétal son matériau pour réaliser des portraits ludiques, ironiques et allégoriques. Il traçait les traits du visage avec des légumes et des fruits, rappelant la morphologie humaine. Une affectation et une recherche maniériste également bien de son temps. Un style dans lequel il a excellé et qui en a fait, plusieurs siècles plus tard, l'inspirateur des surréalistes.
Ayant été durant 25 ans un artiste de cour de deux empereurs autrichiens (Maximilien II et son fils Rodolphe II), il s'occupait d'architecture, de décoration, d'organisation de cérémonies, et c'est lui qui avait mis au point les jeux d'eau. Néanmoins, ce sont ses portraits composés, faits à la demande de l'empereur Maximilien pour son cabinet de curiosités, qui lui ont valu la célébrité, en particulier la série des «Quatre saisons» et celle des «Quatre éléments». Ces œuvres, à multiples tiroirs et qui allaient au-delà d'une collection de cabinet de curiosités, ont été sujets à moult débats. Certains les considéraient comme des évocations percutantes destinées à amuser, tout en étant de sérieuses études de la nature. En même temps, cette complexe imagerie qu'elles déroulaient au nom de leur impérial mécène et leurs copies que l'on faisait circuler à travers l'Europe leur conféraient un rôle d'allégories politiques.
Le responsable de l'exposition souligne que c'est son concept esthétique qui a tenté le mouvement surréaliste. Dali et Magritte en ont retenu son extravagance qui coulait de source, peignant des têtes avec d'autres parties du corps et des éléments de paysages. Man Ray lui a rendu un hommage sans détour, dans sa peinture intitulée Hiver, représentant le visage d'Arcimboldo réalisé avec une branche de bois noueux. Un autre hommage, tout récent, lui a été rendu par un artiste américain, Philp Haas, qui a interprété sa toile, intitulée Hiver, en une sculpture en fibre de glace de 15 mètres de haut, placée à l'entrée de l'exposition, à la National Gallery of Art.
C'est pour la première fois que les œuvres d'Arcimboldo montrent leurs fantastiques «têtes composées» aux USA et, plus précisément, à la National Gallery of Art à Washington. Seize de ces portraits, bizarres et scientifiquement corrects, ont été groupés sous le titre «Nature et...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut