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Moyen Orient et Monde - Égypte

Victoire écrasante du parti de Moubarak

La coalition indépendante pour l'observation des élections estime que « la légitimité de l'Assemblée était fortement en question » en raison des fraudes.
Le parti du président égyptien Hosni Moubarak a raflé près de 83 % des sièges lors des élections législatives. Les résultats communiqués hier soir par la commission électorale donnent 419 élus au Parti national démocrate (PND) sur 508 sièges ouverts au vote et 70 à des indépendants souvent prompts à se rallier au pouvoir une fois élus, ce qui pourrait gonfler ce score. Le parti au pouvoir détenait près de 70 % des sièges dans la Chambre sortante.
L'opposition laïque améliore marginalement son score avec quinze sièges, contre une dizaine dans l'Assemblée précédente. Parmi ses députés, on compte 6 élus du Wafd (libéral), à l'avenir incertain car leur parti avait appelé au boycott.
Les Frères musulmans, qui avaient enregistré un succès historique en 2005 en raflant un cinquième des sièges, seront désormais absents de la vie parlementaire. La confrérie a en effet appelé au boycott du second tour, qui s'est tenu dimanche, en dénonçant des fraudes massives au premier tour et l'arrestation de centaines de ses militants. Quatre sièges ont été invalidés à l'issue du premier tour le 28 novembre.
L'Assemblée du peuple, la plus importante des deux Chambres du Parlement, compte 508 députés élus, plus dix qui seront nommés prochainement par M. Moubarak.
Ces législatives se tenaient dans un climat d'incertitude politique avant la présidentielle prévue dans un an, à laquelle le raïs, 82 ans dont 29 au pouvoir, n'a pas encore fait savoir officiellement s'il se présenterait. Les deux tours ont été marqués par des accusations de fraude massive réfutées par le pouvoir. La coalition indépendante pour l'observation des élections, qui fédère des associations issues de la société civile égyptienne, a estimé hier dans un communiqué que « la légitimité de l'Assemblée était fortement en question » en raison des fraudes et de la violence. Ces observateurs affirment que les deux tours ont été marqués par « des irrégularités à grande échelle qui ramènent l'Égypte au moins 15 ans en arrière ». Après les États-Unis, l'Union européenne a à son tour critiqué hier les conditions dans lesquelles s'est déroulée cette consultation électorale par la voix de la chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton. Mme Ashton a exprimé son « inquiétude » devant « les irrégularités, l'accès limité accordé aux observateurs indépendants et aux représentants des candidats dans les bureaux de vote, les restrictions frappant la presse aussi bien que les arrestations de militants de l'opposition, dont il a été fait état ».
Le gouvernement pour sa part a démenti l'existence de fraudes massives, ne reconnaissant que des irrégularités limitées, sans conséquence selon lui pour la validité du vote. Le Premier ministre Ahmad Nazif a assuré qu'il n'y avait eu « aucune interférence » de la part de la police et des autorités dans le processus électoral.
Même si la large victoire du PND ne faisait pas de doute, une partie de la presse et des commentateurs s'interrogeait avant la publication des résultats sur les risques d'un retour à un régime de « parti unique » de fait. « Le PND est passé de la domination au monopole », estimait hier l'éditorialiste du journal indépendant al-Chourouq Salama Ahmad Salama. Pour Amr Hamzawi, du centre d'études américain Carnegie, « l'image de ces élections renvoie à la période d'avant 1970 », quand l'Égypte du président Nasser vivait officiellement sous un régime de parti unique.
Le parti du président égyptien Hosni Moubarak a raflé près de 83 % des sièges lors des élections législatives. Les résultats communiqués hier soir par la commission électorale donnent 419 élus au Parti national démocrate (PND) sur 508 sièges ouverts au vote et 70 à des...

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