Les Six ont partagé cet optimisme. « Ce fut une bonne discussion, constructive, dans une bonne atmosphère », a déclaré une source occidentale proche des discussions. Selon une source française, les discussions « ont été principalement centrées sur le nucléaire ».
La première journée de négociations depuis octobre 2009, menées côté iranien par Saïd Jalili et par la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton côté des Six, a été intense, avec deux sessions plénières et une série de rencontres bilatérales. Elle avait pourtant démarré avec une intervention particulièrement musclée de M. Jalili, dénonçant les récents attentats ayant visé deux scientifiques iraniens spécialistes du nucléaire, dont l'un est décédé. Téhéran accuse les Occidentaux et Israël d'en être les responsables. Mais les délégués sont entrés très vite dans le vif des sujets.
Depuis la Grèce, le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, s'était montré de fait assez optimiste avant même la fin des rencontres à Genève. « Cela fait des années que nous négocions, nous avons échangé de nombreuses propositions... En reprenant ces propositions, nous pouvons trouver des points communs », avait-il assuré, appelant « à la souplesse et au réalisme ». M. Mottaki était notamment encouragé par les déclarations récentes de son homologue américaine Hillary Clinton. En marge du Forum de Manama, Mme Clinton avait assuré à la BBC dimanche que les Iraniens pourraient « enrichir de l'uranium à une date donnée dans l'avenir, une fois qu'ils auront démontré qu'ils peuvent le faire de manière responsable, en accord avec leurs obligations internationales ». Cette annonce avait été saluée par Téhéran et semble avoir contribué à faciliter le dialogue à Genève.
Les grandes puissances espéraient également que la nouvelle série de sanctions décidée en juin par l'ONU contraindraient l'Iran à lâcher du lest. La stratégie paraît avoir porté ses fruits. « Si les négociations de ce lundi ont duré aussi longtemps, c'est qu'il y avait des choses à se dire », a expliqué la même source occidentale.
La rencontre s'annonçait pourtant délicate, car l'Iran refuse toujours catégoriquement d'envisager toute suspension de l'enrichissement de son uranium. Téhéran avait fait monter la pression dimanche en annonçant avoir produit son premier lot d'uranium concentré (yellowcake), qui sert dans la fabrication de l'uranium enrichi, affirmant du même coup contrôler la totalité du cycle du combustible nucléaire. La question de l'enrichissement d'uranium est au centre du bras de fer opposant depuis plusieurs années l'Iran à la communauté internationale, qui soupçonne Téhéran de chercher à se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil, ce que les Iraniens démentent.
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