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État d'alerte en Espagne face à la grève sauvage des contrôleurs du ciel

Le gouvernement espagnol a déclaré samedi "l'état d'alerte" en réponse à la grève sauvage des contrôleurs aériens qui paralyse le trafic depuis vendredi et a plongé le pays dans une crise majeure.
Samedi midi les contrôleurs ont commencé à regagner leurs postes et plus de la moitié de l'espace aérien avait rouvert sans que le trafic reprenne, a annoncé l'autorité de gestion des aéroports (Aena).
C'est la première fois que le gouvernement prend une telle mesure depuis la mort du général Franco en 1975. En vertu de ce décret, les contrôleurs aériens pourront être mobilisés et les grévistes seront passibles de sanction pénales.
Cette décision signifie "que les contrôleurs sont convoqués à leur poste de travail et dans le cas contraire, ils seraient en situation de délit de désobéissance prévu par le code pénal militaire", a expliqué le ministre de l'Intérieur Alfredo Perez Rubalcaba après une réunion de crise du Conseil des ministres.
Le gouvernement avait décidé vendredi soir de confier la gestion du trafic aérien à l'armée, en réponse à la grève sauvage des contrôleurs déclenchée pour un litige sur le temps de travail, qui a pris le pays par surprise au départ d'un long weekend de cinq jours.
Des milliers de passagers ont passé la nuit dans les aéroports, comme celui de Madrid où seuls quelques vols transatlantiques ont pu atterrir.
L'espace aérien devait rester fermé officiellement samedi jusqu'à 19h00 (18h00 GMT), mais les grandes compagnies internationales, dont Iberia, Air France et KLM ont d'ores et déjà annulé tous leurs vols jsuqu'à dimanche.
Avec cette grève, le gouvernement socialiste se trouve brutalement confronté à un conflit social majeur au moment où, sous la pression des marchés, il vient d'annoncer une nouvelle série de mesures de lutte contre la crise.
Le gouvernement avait dénoncé en termes très durs un "chantage" exercé contre les passagers et M. Rubalcaba avait évoqué de possibles peines de prison contre les grévistes.
Pourtant, malgré l'annonce vendredi que l'armée serait chargée d'assurer le contrôle aérien, ce dispositif n'était toujours pas effectif samedi, pour des raisons qui n'ont pas été expliquées.
"La situation est la même qu'hier. Il n'y a pas de vols. Seuls les vols transocéaniques arrivent à Madrid Barajas", a déclaré un porte-parole d'Aena, l'autorité de gestion des aéroports.
A Madrid, des milliers de passagers ont passé la nuit dans les halls d'enregistrement, assis par terre ou allongés dans des couvertures. Beaucoup n'avaient reçu aucune information et remplissaient à tout hasard des fiches de réclamation.
"On nous a dit que le vol est annulé et on nous a donné des fiches de réclamation", racontait Teresa Cabezas, 60 ans, qui devait partir pour quatre jours à Cracovie, en Pologne.
De très nombreux Espagnols s'apprêtaient à partir vendredi pour un long pont de cinq jours, le début de semaine prochaine étant férié en Espagne, lorsqu'a éclaté la grève.
Les contrôleurs ont abandonné leurs postes de travail en fin d'après-midi pour protester contre une mesure adoptée peu avant en Conseil des ministres, plafonnant à 1.670 heures par an leur temps de travail.
Cette mesure faisait partie du dispositif de privatisation partielle de l'Aena, à hauteur de 49%, adopté quelques heures plus tôt par le gouvernement.
"Le manque de personnel que nous avons toujours dénoncé est évident", avait déclaré le porte-parole du syndicat des contrôleurs, David Zamit, en expliquant que le plafonnement du temps de travail empêchait par exemple les contrôleurs de prendre leurs congés de paternité ou de maladie sur leurs heures de travail.
"Nous avons atteint notre limite mentalement avec ce nouveau décret qui nous oblige à travailler davantage d'heures", a expliqué un autre porte-parole, Jorge Ontiveros.
"Nous avons pris cette décision individuellement, qui s'est ensuite propagée à des collègues. Dans ces conditions, nous ne pouvons pas continuer à contrôler les avions", a-t-il dit en estimant que les conditions n'étaient pas réunies pour assurer la sécurité aérienne.
Le gouvernement espagnol a déclaré samedi "l'état d'alerte" en réponse à la grève sauvage des contrôleurs aériens qui paralyse le trafic depuis vendredi et a plongé le pays dans une crise majeure.Samedi midi les contrôleurs ont commencé à regagner leurs postes et plus de la moitié de l'espace aérien...