Rechercher
Rechercher

Lifestyle - Télévision

Le « 24 heures chrono » version Kaboul veut faire aimer la police aux Afghans

« Separ », une série qui relate les aventures d'un policier honnête et droit, démêlant des affaires de corruption et de drogue.

L'équipe 100 % afghane, en plein tournage. Shah Marai/AFP

Homayun porte un polo qui fait ressortir ses biceps, aime méditer au soleil couchant et manie le kalachnikov comme personne. C'est une sorte de Jack Bauer, l'agent de la série américaine 24 heures chrono. Homayun est le héros de la toute première série télévisée policière afghane. Separ (« le bouclier » en persan) est apparu en octobre sur la chaîne de télévision publique afghane RTA. Depuis, tous les samedis soirs, pendant 30 minutes, l'Afghanistan suit les aventures d'un policier honnête et droit, tentant de tirer vers le haut des collègues bien moins scrupuleux.
Le projet, financé par le Canada et l'Union européenne, vise à promouvoir l'image et le recrutement d'une police jusqu'ici surtout réputée pour sa corruption. Un enjeu crucial pour l'Afghanistan comme pour ses alliés occidentaux, qui ont fixé à la fin 2014 la date à laquelle près de 400 000 policiers et soldats afghans sont censés assurer eux-mêmes la sécurité du pays.
Separ a été peaufiné pendant plus d'un an par Awaz, la société de production de Christian Marie, un Français installé de longue date à Kaboul.
À 120 dollars le salaire mensuel, la police afghane recrute inévitablement des « bras cassés », explique Frédéric Doncieux, un autre Français d'Awaz. « Mais quand le salaire sera plus élevé et qu'elle aura une meilleure réputation, de meilleures recrues viendront », dit-il.
Dans le pilote de la série, le héros arrête des trafiquants d'antiquités à Kaboul. Son chef, corrompu, le remercie en l'exilant au fin fond du pays. Il atterrit dans un commissariat de village que l'équipe a reconstitué au nord de Kaboul, dans un ancien tribunal décrépit de la plaine de Shomali.
La bâtisse est gardée par un chien errant. Au début du tournage, il fallait lui jeter des pierres pour pouvoir entrer. « Désormais, il nous a adoptés. Et on pense même l'utiliser dans un épisode où une famille échange sa fille contre un chien de combat », explique le jeune réalisateur afghan, Zemarai, dont c'est la première série.
Du réalisateur aux acteurs, en passant par les scénaristes et les techniciens, l'équipe d'une trentaine de personnes est 100 % afghane. Le tout donne un mélange influencé par le cinéma iranien, pour la méditation contemplative, Hollywood, pour les scènes d'action, et Bollywood, pour le (sur)jeu d'acteurs.
Sur les questions sociales, en revanche, « on ne peut pas tout montrer, explique Christian Marie. Pas d'histoire d'adultère par exemple, parce qu'il faudrait la mettre en scène. Mais on peut parler des mariages forcés ».
Depuis l'apparition de Separ, d'autres projets ont vu le jour comme Eagle Four, financé par les États-Unis, qui raconte le quotidien d'une unité d'élite. Au printemps, un programme de téléréalité, Naissance d'une armée contre les talibans.

Homayun porte un polo qui fait ressortir ses biceps, aime méditer au soleil couchant et manie le kalachnikov comme personne. C'est une sorte de Jack Bauer, l'agent de la série américaine 24 heures chrono. Homayun est le héros de la toute première série télévisée policière afghane. Separ (« le...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut