Mais où a-t-il donc la tête Benoît Debbané ?

Inutile de vous le présenter. Tout le monde, ou presque, connaît Benoît Debbané. Dessinateur-illustrateur et professeur à l'ALBA. Mais surtout (en digne fils de Frida) artiste dans l'âme, le cœur, les tripes, la tête.
Sa tête, justement, parlons-en. Il l'aurait perdue. Confronté à trop de choses qui le révoltent. Comme ces «bimbos de notre belle société qui apprennent la vulgarité dès la puberté», dit-il. Ou encore «ces graffitis puérils qu'on retrouve sous nos ponts à la Quarantaine où le message est souvent sans intérêt, sinon pour mettre son pseudo en évidence sur fond fluo dégoulinant...».
À l'entendre, on se dit que ce n'est donc pas sur terre que l'on va retrouver la tête de ce rêveur trop idéaliste. Et pourtant, elle y est encore. On l'aurait même localisée du côté de la corniche du Fleuve, dans un espace conforme à son univers «pop et graffiti», le Art Lounge*.
Car c'est ici que Ben, alias Benoît Debbané, présente ses toutes dernières toiles. Des graffitis «free style», c'est-à-dire des graffitis qui ressemblent à des œuvres abstraites et originales, et qui explosent de couleurs et de mouvements. Et des peintures pop dans lesquelles il déverse, comme toujours, sans filtre, tout ce qu'il a en... tête.
Et l'on retrouve ainsi, transposées directement du cerveau de M. Ben sur la toile, les représentations, «à la bombe et à l'aérographe», de figures iconiques de la pop culture, les Bruce Lee et Goldorak de son enfance, et d'autres, plus personnelles, de «femmes chattes dévoilant leurs charmes comme pour mieux se vendre»... Ainsi que des «peintures-album de famille» du fameux Pichu, le chat aux yeux d'émeraude qui règne sur la vie et le cœur de Benoît, qui vont de La naissance de Pichu à La fille adoptive de Pichu, en passant par L'enfance de Pichu...
Finalement, ce n'est peut-être que le seul Pichu qui aurait fait perdre sa tête à Benoît Debanné?!?!

* Beyrouth, la Quarantaine. Horaires d'ouverture, de mercredi à dimanche, à partir de 18h00. Tél. : 03/997676.