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Moyen Orient et Monde - Analyse

Diplomatie et défense : la droite va donner des maux de tête à Obama

Afghanistan, Chine, Russie, processus de paix dans la ligne de mire des républicains.
La défaite du camp de Barack Obama aux législatives va compliquer la politique étrangère et de défense du président américain. Certes, aux États-Unis, la diplomatie et la sécurité nationale sont d'abord l'affaire de l'exécutif. La droite parlementaire aura donc du mal à empêcher les initiatives de M. Obama. Mais le nouveau Congrès exploitera toutes ses prérogatives - auditions, retards dans les nominations de diplomates et de chefs militaires, commissions d'enquête -, pour pilonner l'administration, avec la présidentielle de 2012 en ligne de mire.
La stratégie afghane de Barack Obama est déjà sous le feu de toute une série de critiques, certaines contradictoires. Le président a porté jusqu'à 100 000 le nombre des soldats américains en Afghanistan, tout en annonçant un début de retrait, sous conditions, à partir de juillet 2011. Or nombre de républicains « pensent qu'il n'aurait pas dû mentionner de date, et sont en faveur d'un engagement à plus long terme », rappelle Stephen Flanagan (CSIS). À l'inverse, et après neuf ans de guerre, note l'analyste, « certains proposent de réduire les objectifs, de se borner à contenir les talibans au sud du pays, et de se limiter à une mission antiterroriste au Pakistan ». Une partie de la gauche démocrate partage cet avis.
Le président avait présenté ce conflit comme la guerre « nécessaire » et stratégique pour les États-Unis, à la différence de l'engagement américain en Irak, auquel il s'efforce de mettre fin. Mais si la guerre civile reprenait à Bagdad, indique Steve Clemons (New America Foundation), « les républicains accuseront aussitôt Obama d'avoir abandonné un champ de bataille vital pour les intérêts américains ». Le président risque aussi de se voir accusé de faiblesse face à la Chine, alors que Washington accuse Pékin de sous-évaluer sa monnaie. La diplomatie et la défense ont été quasi absentes de la campagne.  Dans une Amérique en crise, des passes d'armes sont aussi à prévoir sur le budget de l'aide au développement, un poste dont la secrétaire d'État, Hillary Clinton, avait promis de faire un pilier de la politique étrangère américaine.
Autre dossier à suivre de près : le traité Start de désarmement nucléaire avec la Russie, que le Sénat n'a toujours pas ratifié. Certains sénateurs républicains ont déjà estimé que Washington avait fait trop de concessions à Moscou à ce sujet. Enfin, des analystes estiment que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, sortirait renforcé d'un affaiblissement de Barack Obama, nombre de républicains étant hostiles à toute pression sur Israël pour forcer la paix avec les Palestiniens. La question du nucléaire iranien est, pour l'instant, à l'abri des polémiques, notamment après que Washington fut parvenu à convaincre la Chine et la Russie d'imposer de nouvelles sanctions contre l'Iran à l'ONU.
Reste l'inconnue du « Tea Party ». Comme le souligne Thomas Donnelly (AEI), personne ne sait encore si l'aile ultraconservatrice des républicains s'alignera sur les positions du parti en matière de politique étrangère.
La défaite du camp de Barack Obama aux législatives va compliquer la politique étrangère et de défense du président américain. Certes, aux États-Unis, la diplomatie et la sécurité nationale sont d'abord l'affaire de l'exécutif. La droite parlementaire aura donc du mal à empêcher les initiatives de...

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