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Culture - Accrochage

Le retour de Hanibal Srouji...

Hanibal Srouji signe son retour au Liban par une exposition à la FFA, qui met l'accent sur son travail récent : une série de
toiles de grand format regroupées sous l'intitulé « Terre/mer ».

«Terre/mer», acrylique et feu sur toile, 2010 (242 x 132 cm).(Wassim Daou)

Fidèle à son objectif de promotion des valeurs sûres de l'art libanais auprès de sa clientèle, la banque privée FFA accroche dans ses locaux*, jusqu'au 5 novembre, une douzaine de toiles de Hanibal Srouji.
L'artiste, qui vient de se réinstaller définitivement au pays du Cèdre après une absence d'une trentaine d'années passées entre le Canada (où il a fait ses études artistiques) et Paris, ne s'est jamais éloigné «spirituellement» du Liban, où il expose régulièrement à la galerie Janine Rubeiz le fruit de ses expérimentations et émotions mêlées.
«Les gens regardent le paysage, moi je regarde le caillou», indique Hanibal Srouji. Précisant: «J'essaye d'être le plus près possible des choses, de la matière, du motif, de l'émotion.»
Si ce peintre s'inscrit, incontestablement, dans la catégorie des artistes intellectuels - avec ses recherches et ses procédés alliant notamment des techniques de combustion de la toile et de dilution des pigments tirés de la poudre de fer ou des résidus de vin séché -, son inspiration n'en demeure pas moins éminemment affective. Et l'ensemble de son œuvre imprégnée de sa relation avec sa terre natale. En étroite corrélation avec sa mémoire du Liban d'avant-guerre, ses « souvenirs d'enfance au pays, de nuages dans le ciel du village, de la brume qui montait...», qu'il traduit sur toiles en configurations de formes, de taches, de particules, de traces de brûlure hautement symboliques «parce que je fais partie d'une génération libanaise brûlée», dit-il.

Mémoire et émotions
Pour Srouji, l'acte pictural est aussi réactions et sensations aux divers événements de la scène libanaise qu'il transpose sur toile. Tantôt en marques et traces, métaphores de cicatrices de guerre et d'éclats d'obus. Tantôt en champs d'énergie obtenus par opposition de couleurs sur diptyques. Ou encore en «pétales» de pigments dilués, inspirés d'un hommage parisien à Samir Kassir, l'un des martyrs de la révolution du Cèdre.
Puis viendra le temps des «Healing Bands» (bandes guérisseuses inspirées d'une tradition éthiopienne), une série de peintures sur bandes longitudinales, légères, libres et nomades, comme les descendants des Phéniciens, se prêtant à toutes sortes de configurations artistiques, de la toile sur cimaise à la sculpture, en passant par l'installation. Des œuvres totémiques et magiques, comme l'art primitif, et annonciatrices d'un changement radical dans la vie de l'artiste: son grand retour au pays natal.
Ce Liban qui se profilait continuellement à l'horizon des rêves de Hanibal Srouji et qu'il rejoint enfin. Pays entre «terre et mer» représenté, à sa manière, avec son vocabulaire pictural poétique et abstrait, combinant l'eau et le feu, les pigments et le souffle du... hasard, dans une série ultime. À découvrir dans cet accrochage à la FFA, organisé par Nada Boulos el-Assaad en collaboration avec la galerie Janine Rubeiz.

 

* Banque privée FFA, Marfaa, 128, rue Foch. Horaires d'ouverture: de 10h à 18h. Tél. 01/985195.

Fidèle à son objectif de promotion des valeurs sûres de l'art libanais auprès de sa clientèle, la banque privée FFA accroche dans ses locaux*, jusqu'au 5 novembre, une douzaine de toiles de Hanibal Srouji. L'artiste, qui vient de se réinstaller définitivement au pays du Cèdre après une absence d'une trentaine...

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