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Moyen Orient et Monde - Analyse

Des jihadistes allemands à l’origine de l’alerte terroriste ?

Une centaine d'activistes, issus notamment d'une mosquée de Hambourg fréquentée autrefois par l'un des auteurs des attentats du 11 septembre, sont considérés comme une menace importante par la police allemande et les spécialistes du terrorisme international.
L'annonce mardi de la mort de huit combattants islamistes de nationalité allemande, tués par un drone américain dans le nord-ouest du Pakistan, a confirmé l'existence d'un nombre croissant de jihadistes européens ayant l'expérience de la lutte armée qui, une fois rentrés, seraient mieux à même de commettre des attentats.
Si les autorités allemandes ont jugé alarmiste l'appel à la vigilance que les États-Unis et la Grande-Bretagne ont lancé dimanche à l'attention de leurs ressortissants de passage en Europe, les forces de l'ordre considèrent, elles, les activistes formés à la frontière pakistano-afghane comme une menace de plus en plus sérieuse.
« Nous devons nous attendre à des attentats », affirme ainsi Konrad Freiberg, président de l'un des principaux syndicats de la police allemande, dans les colonnes de la Passauer Neue Presse. « Le nombre d'islamistes dangereux est supérieur à 100 », poursuit-il, précisant qu'une quarantaine d'entre eux sont formés à la manipulation des explosifs.
Plusieurs responsables de l'antiterrorisme, en Europe comme aux États-Unis, jugent également que l'existence d'une centaine d'extrémistes islamistes allemands passés par les zones tribales pakistanaises a contribué à l'appel à la vigilance de Londres et de Washington. Les milieux islamistes d'Allemagne font depuis longtemps l'objet d'une attention particulière, notamment la mosquée Taïba de Hambourg, autrefois nommée al-Qods (Jérusalem), que fréquentait Mohammad Atta, chef du groupe qui a commis les attentats du 11 septembre. Évoquant l'existence de liens avec des mouvements armés pakistanais et afghans, les autorités allemandes ont ordonné sa fermeture en août.
Dans un entretien publié le 5 septembre par le Tagespiegel, Jörg Ziercke, directeur de la police criminelle (Bundeskriminalamt, BKA), évaluait à plus de 400 le nombre d'activistes établis en Allemagne. La police, disait-il, observe depuis 2009 une multiplication « des déplacements et des tentatives de déplacement dans les cercles islamistes potentiellement violents », où 131 personnes sont considérées comme « instigateurs potentiels » d'attentats « d'une envergure considérable ».
L'un de ces islamistes, capturé par les forces américaines en Afghanistan et interrogé depuis juillet, aurait révélé l'existence de projets d'attentat en Europe. Les autorités allemandes ont fait savoir lundi qu'elles avaient pris contact avec lui et qu'il serait désormais interrogé par les services de renseignements nationaux.
Selon Guido Steinberg, spécialiste du terrorisme, les services de sécurité allemands ont par ailleurs identifié un groupe de onze extrémistes, baptisé « Groupe itinérant de Hambourg », qui sont allés prêter main forte en 2009 à la guérilla afghane.
D'autres groupes sont partis de Bonn et de Berlin entre 2008 et 2010, a-t-il déclaré à Reuters, précisant que certains avaient rejoint les rangs du Mouvement islamique d'Ouzbékistan (MIO) pour aller combattre dans le Waziristan pakistanais.
Pour Guido Steinberg, l'implication de ces suspects dans les dernières alertes ne fait aucun doute, bien qu'on ignore leur degré d'implication.

Douze arrestations dans la mouvance islamiste en France
De son côté, la police française a arrêté hier douze personnes appartenant à la mouvance islamiste, dans deux affaires distinctes qui interviennent dans un contexte d'alerte générale aux attentats, lancée en Europe. Ces opérations interviennent alors que les États-Unis ont mis en garde dimanche les Américains voyageant en Europe contre des « risques potentiels d'attentats terroristes » en Europe. En outre, un haut responsable américain participera demain à une réunion des ministres de l'Intérieur de l'UE à Luxembourg au cours de laquelle sera discutée la menace d'attentats terroristes contre des villes européennes, a-t-on annoncé hier de source diplomatique à Bruxelles.
Une centaine d'activistes, issus notamment d'une mosquée de Hambourg fréquentée autrefois par l'un des auteurs des attentats du 11 septembre, sont considérés comme une menace importante par la police allemande et les spécialistes du terrorisme international.L'annonce mardi de la mort de huit combattants islamistes de nationalité...

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