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Moyen Orient et Monde - Référendum au Sud-Soudan

De grandes attentes, mais les défis sont nombreux

À 100 jours du référendum sur l'autodétermination du Sud-Soudan, la région semi-autonome prépare déjà un hymne national en prévision de sa sécession. Mais les attentes sont aussi grandes que les défis à relever pour la tenue de ce scrutin historique.
« Guerriers noirs, levons-nous dans le silence et le respect pour saluer les millions de martyrs dont le sang a cimenté la fondation de notre nation », déclame l'hymne, en hommage aux victimes de 22 ans de guerre civile avec le Nord. « Nous nous engageons à protéger notre nation », ajoute l'hymne, en promettant « paix, liberté et justice ».
Mais si les paroles de l'hymne sont prêtes, les inquiétudes ne cessent de croître quant au retard pris par les préparatifs du référendum fixé au 9 janvier. Les responsables du vote doivent être formés, l'enregistrement massif prévu en novembre doit être finalisé, et quantité de documents doivent être imprimés et distribués à travers cette vaste région où se côtoient jungle, marécages et prairies, de la taille de l'Espagne et du Portugal réunis, mais qui compte seulement 60 km de routes goudronnées. Les Sud-Soudanais habitant dans le Nord devront aussi pouvoir voter, mais les critères d'après lesquels ils seront en droit de le faire ne sont pas encore clairs.
« Nous tenons au référendum afin de pouvoir voter pour notre liberté, mais il reste tellement de choses à faire », dit Ayen Kuer, membre d'un groupe de jeunes militant pour l'indépendance, qui organise des manifestations tous les mois pour sensibiliser la population au scrutin à venir. « Nous avons besoin d'un soutien pratique pour que le référendum soit un succès », affirme pour sa part l'évêque Arkanjelo Wani Lemi, un dirigeant de l'initiative pour le référendum des leaders religieux du Sud-Soudan. « Les gens sont très inquiets », assure-t-il.
Un autre référendum doit se tenir le même jour dans la région pétrolifère disputée d'Abyei, dont les habitants devront décider s'ils veulent faire partie du nord ou du sud du Soudan. Mais la commission référendaire d'Abyei n'a toujours pas été nommée.
Ces deux votes sont des points-clés de l'accord de paix global (CPA) qui a mis fin en 2005 à la guerre civile. Deux millions de personnes sont mortes pendant le conflit. Beaucoup craignent que les retards ne mènent à une annulation, alors que le président sud-soudanais Salva Kiir qualifie la date du 9 janvier de « sacro-sainte ». « Il y a indubitablement un vrai risque de retour à la violence à grande échelle si les référendums ne se font pas comme prévu », a-t-il déclaré.
À 100 jours du référendum sur l'autodétermination du Sud-Soudan, la région semi-autonome prépare déjà un hymne national en prévision de sa sécession. Mais les attentes sont aussi grandes que les défis à relever pour la tenue de ce scrutin historique.« Guerriers noirs, levons-nous dans le silence et le...

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