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Culture - Cimaises

Le Musée d’art moderne de Villeneuve-d’Ascq renaît en épousant l’art brut

Après quatre ans de fermeture pour rénovation et extension, le Musée d'art moderne de Villeneuve-d'Ascq, l'un des plus importants de province, sera inauguré mardi, enrichi d'une collection d'art brut qui en fera un lieu unique au monde, indique Daniel Aronssohn, de l'AFP.

Créé en 1983 dans un parc verdoyant jalonné de sculptures, en proche banlieue de Lille, le musée possédait déjà « une des très belles collections d'art moderne en Europe», souligne sa directrice, Sophie Lévy.
À l'origine du musée, la donation du collectionneur nordiste Jean Masurel à la communauté urbaine de Lille en 1979 comporte 219 peintures, dessins, gravures et sculptures représentatifs des courants artistiques de la première moitié du XXe siècle.
La collection «retrace l'histoire complète du cubisme, avec une salle entière de Fernand Léger, une salle entière de Modigliani», mais aussi des chefs-d'œuvre de Georges Braque, Henri Laurens, Joan Miro ou Pablo Picasso, explique Mme Lévy. L'année de sa fermeture, en 2006, le musée de Villeneuve-d'Ascq était d'ailleurs classé «premier musée de province » par le Journal des arts.
Conformément à la volonté de Jean Masurel, qui avait souhaité ancrer le musée dans l'actualité artistique, des salles d'art contemporain (qui succède à l'art moderne à la fin des années 50) étaient présentes dès le départ. La collection, régulièrement enrichie par des acquisitions, compte des œuvres de Lewis Baltz, Christian Boltanski, Daniel Buren ou Pierre Soulages.
Le destin du musée a basculé à la fin des années 1990 après les sollicitations de l'association L'Aracine qui cherchait un lieu pour exposer la plus grande collection française d'art brut, parfois appelé «art des fous» par les surréalistes, sans notion péjorative.
L'art brut, défini en 1945 par le peintre et sculpteur Jean Dubuffet (qui a même breveté le concept), désigne les œuvres de non-professionnels dénués de culture artistique, non influencés par les normes esthétiques, dont des malades mentaux ou des personnes en rupture sociale.
Parmi les 3500 œuvres de la collection L'Aracine, léguées en 1999 à la communauté urbaine de Lille, figurent par exemple des peintures abstraites d'Augustin Lesage, un mineur du Pas-de-Calais, qui entendit en 1911 une voix lui annoncer qu'il devait devenir peintre. Ce qu'il fit dès l'année d'après, tout en exerçant une activité de guérisseur.
Autre grande figure de ce courant représentée à Villeneuve d'Ascq, le Suisse Adolf Wolfli, auteur à partir de 1899 d'une œuvre prolifique, des dessins, écrits et musiques alors qu'il était interné en hôpital psychiatrique.
La décision de faire une extension du musée pour inclure ce type d'art est prise après le succès d'une exposition temporaire d'art brut qui attire plus de 70000 visiteurs en 1997. «Les gens viennent parce qu'ils se sentent proches de ces œuvres, des créations spontanées, naturelles, qui les intimident moins», estime Savine Faupin, conservatrice en chef chargée de l'art brut.
«Il s'agit du seul musée au monde à associer art brut, art moderne et art contemporain. Il contribue à élargir les frontières de l'art et à les redéfinir», se félicite Mme Lévy. Elle souhaite profiter «de cet élan pour faire rayonner le musée beaucoup plus, à la dimension qu'il mérite».
Ouvert au public à partir du 25 septembre, le LaM (Lille métropole, Musée d'art moderne, d'art contemporain et d'art brut, NDLR) espère accueillir 200000 visiteurs par an, sur ses 4000 mètres carrés d'exposition.
Créé en 1983 dans un parc verdoyant jalonné de sculptures, en proche banlieue de Lille, le musée possédait déjà « une des très belles collections d'art moderne en Europe», souligne sa directrice, Sophie Lévy.À l'origine du musée, la donation du collectionneur nordiste Jean Masurel à la...

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